[Bâtiment Bleu - RDC] Couloirs

Précédemment :

__-Une fois hors de la salle, constatant que Lucas était parti vers la droite et la salle de réunion, Rosalina alla vers la gauche, pour tomber sur le Triaire, Crevette et une libellule qui discutaient.
__-« Ah, vous voilà. Combien de personnes sont avec vous ? Est-ce que cet être volant en est une ? L’avez-vous informé de ce qui se passe ici ?
__-– Pas encore, tu veux quoi ?
__-– Tenez. »
__-Elle remit sa feuille à Crevette, agacée que celle-ci n’eût répondu qu’à une question sur trois, mais c’était déjà quelque chose. Et quant à sa deuxième, le peu d’inquiétude que suscitait ce monstrueux arthropode était une réponse en soi.

Résumé :

__-Crevette se fit tendre deux documents écrits, ce qui était deux de trop à son goût. Elle inspira longuement, passa sa main sur son visage, expira plus longuement encore et les attrapa.
__-« On commence par toi le casse-croûte ailé… croûte ou couilles, je sais pas tu choisis. Mm mm. Mmm mm mm. »
__-Le Traire continua la discussion et apporta des informations intéressantes.
__-« Vesa ? Nan, ça va. Enfin, il faudra la surveiller, mais c’est pas un gros problème. Enfin. Si, ça l’est. Mais on a plus important pour le moment et il y a bien assez de gens autour d’elle pour la surveiller et qu’elle tente rien de dangereux. On s’occupera de sa sale gueule plus tard. Sinon, se boucler dans une seule salle… J’aime pas trop l’idée. Ça nous couperait de toute possibilité de repli. Et mettre autant de glandus au même endroit va juste réussir à les faire paniquer. Je préférerais qu’on laisse toujours une équipe de surveillance dans les couloirs du rez-de-chaussée, comme ça la sortie du bâtiment reste sous notre contrôle. Peu importe ce qui a attaqué machin truc là, si ça veut s’en prendre à quoi que ce soit d’autre, ça devra passer par là. On peut interdire d’aller dans les couloirs verts et au premier, ce sera déjà pas mal. Rosalina, t’as vu personne aller au premier ?
__-– Si fait, Morgan s’y dirigeait, pour aller présenter ce document aux Dessinateurs qui pourraient s’y trouver… »
__-Crevette soupira comme rarement elle avait soupiré.
__-« D’accord. Très bien. Ça me gave déjà. Je verrai ta connerie de vote plus tard. Triaire, la libellule, vous restez là et vous montez la garde, ça marche ? Il y a Agate et un oiseau dans le réfectoire, si les deux là sont pas suffisants pour combler ton envie de gonfler les gens avec tes histoires de démocratie. Moi et Effie, on va chercher le chat. Et tous les trous du cul qui pourraient se trouver au premier. »
__-Et elle retourna au réfectoire en pestant.

Résumé :

La femme noire s’approche de nous. Elle pose trois questions, qui sont liés à moi. Vu qu’elle ne me connaît pas, je l’effraie sans doute. Toutefois, je suis en train de tendre mon carnet à la petite, comme la dame lui tend une feuille, et la dernière fois que j’ai tenté de rassurer quelqu’un, ce dernier m’a enfermé. Ce souvenir m’enlève l’envie de rassurer qui que ce soit.

Apparemment énervée par le simple fait qu’on la fasse lire deux documents, elle me traite de « casse-croûte » et « casse-couilles ». Ça commence bien…

Après qu’elle ait fini de lire, j’écris une question au Triaire, qui mentionné que l’homme nommé Mérovée a été emporté par… un objet ? Probablement un très grand objet ? Il semble parler d’une grosse créature de l’Esquisse, mais je trouve le mot étrange pour le désigner. Mais peu importe de quoi il parle, ça ne s’annonce pas très bon.

Puis il évoque une cannibale avec la même froideur qu’avant. Comme c’est rassurant… Au moins, je ne suis plus humain. Pour une fois, je me sens rassuré par ce fait. La petite au nom ridicule de Crevette prononce le prénom « Vesa » à l’évocation de la cannibale. Il ne manque plus que sa description physique pour savoir qui éviter le plus possible si je redeviens humain un jour.

Crevette n’est pas d’accord avec l’affirmation du soldat selon laquelle il faudrait se confiner dans une salle et ratisser le bâtiment, parce que ça rendrait le repli impossible et ferait paniquer les « glandus ». Elle préfère mettre une équipe de surveillance dans les couloirs du rez-de-chaussée et interdire l’accès aux couloirs verts et au premier étage. Maintenant, c’est officiel, c’est une adulte dans un corps d’enfant.

Elle demande à la noire prénommée Rosalina si quelqu’un est passé au premier étage. On apprend alors qu’une certaine Morgan s’y est rendue pour une histoire de démocratie. Encore plus énervée, Crevette ordonne au Triaire et à moi de garder l’entrée pendant qu’elle et une certaine Effie vont chercher une chatte noire et tous ceux qui se trouvent au premier. Donc apparemment, Morgan est une chatte noire. Je noterai ça. Et au sujet des animaux, Effie se trouve au réfectoire avec un oiseau, probablement le perroquet.

J’écris sur mon carnet à l’intention du Triaire :

« Je vais aller chercher de la nourriture pour moi, puis je reviendrai. Vous en voulez aussi ? »

Après avoir écouté sa réponse, je pars vers le réfectoire.

Nouvelles notes (car je les avais oubliées tout à l'heure):

Résumé:

[transformation="Effie"]

Sortant de la cuisine à la suite de crevette, je secoue la tête à ses propos.

On ne va pas se lancer comme ça sans savoir. Regardant le guerrier je l'évaluer rapidement du regard. Tu n'es pas chasseur, pas vrai ? Je pense qu'c'est mieux de savoir si y a un ou plusieurs objets et ou ils sont. J'vais voir a l'infirmerie. Le chat t'en fais pas trop pour lui. C'est rapide et ça a un bon instinct.

Je sais c'est pas un chat. Mais maintenant si. Et maman disais c'est pas pour rien qu'on parle d'intuition 'féminine'.

__-À peine Effie récupérée, voilà que celle-ci proposait déjà une variation du plan originel et décidait de faire bande à part. Crevette eut un petit rire nerveux quand sa compagnonne lui tourna le dos – grossière erreur – pour se diriger vers l’infirmerie. Elle l’attrapa par le col et la fit se retourner, ce qui n’est pas une opération particulièrement compliquée quand la personne en question est montée sur roulettes.
__-Ça commençait à faire trop pour l’esprit carré de Crevette. Trop de désordre, trop d’initiatives personnelles incontrôlées, trop de choses faites dans tous les sens, trop de gens aux objectifs et visions du monde différents – voire de mondes différents –, trop de complexité, trop de tout. Depuis qu’elle avait débarqué dans ce labo farci d’une tripotée d’imbéciles de Dessinateurs et de cyantifiques, Crevette avait emmagasiné une accumulation ininterrompue de frustrations permanentes. De frictions, d’approximations, d’erreurs, d’incapacité à communiquer, d’incompréhensions, de refus, de protestations.
__-Une de plus, venant de la seule personne en qui elle accordait sa confiance, sur une mission simple – monter un étage, ramener un chat. Si Crevette avait été dans de bonnes dispositions, cela aurait été suffisant pour lui faire proférer un tonnelet d’imprécations et une démonstration énergique qu’il valait mieux suivre son avis au risque de s’en prendre une.
__-Crevette avait tout un raisonnement à sortir à Effie. Bien des choses à dire. Mais sa faculté de raisonner était oblitérée par son tremblement de main, de respiration, les douleurs qui s’intensifiaient à ses tempes, ce rire nerveux qui frôlait ses lèvres mais ne pouvait pour autant pas sortir, ce frisson qui lui parcourait le corps, comme lors d’une surpuissante émotion prête à exploser ; comme la peur, ou ici ; la colère.
__-Devant tout cela, bien des personnes auraient été abattues, résignées, ou au contraire auraient hurlé, tempêté, voire auraient eu un craquage mental et se seraient recroquevillées dans un coin en geignant sur leur propre inutilité et l’immense fatigue qui les envahissait. Crevette, dans ces moments, devenait violente. Et pas d’une violence militaire ; contrôlée, proportionnée, guidée, canalisée, dirigée, instrumentalisée, celle qu’elle savait exercer de manière efficace et froide.
__-Mais celle qu’elle dévisageait depuis un long instant déjà n’était pas n’importe qui.
__-Ce fut donc auprès d’un suprême effort, d’une longue respiration, de s’être concentrée sur comment trouver un moyen pour que la cocote minute qu’elle était n’explosât pas en répandant le contenu de toutes les personnes aux alentours sur les murs, qu’elle parvint à dire quelque chose d’intelligible :
__-« Non. »
__-Elle serra la garde de son sabre à s’en faire mal. À en avoir la main rouge, à ce que ses ongles pénètrent sa peau, à en avoir le bras tendu presque à s’en exploser une veine.
__-« Non. »
__-Une autre grande inspiration. Crevette trouva l’énergie de lâcher son arme, comme on décroche une pince encastrée dans un matériau tendre, de se la passer sur le front – où elle y fit l’effet d’un cairon – et de laisser sa réflexion reprendre le dessus, ne serait-ce que pour un bref instant.
__-« C’est stupide. »
__-Il allait falloir étayer. Crevette lâcha Effie, souffla, laissa ses yeux vagabonder dans le vide. Après l’avoir transpercé de son regard, elle ne pouvait plus endurer celui de son amie.
__-« Le… machin là… en armure, le… lui quoi, il en vient de l’infirmerie. La putain de porte est là. Il n’y a qu’une seule entrée. C’est pas en cet intervalle de temps qu’une saloperie s’y sera glissée. Qu’est-ce tu vas foutre là-dedans, la pièce est déjà sécurisée. Chercher des indices ? Tu crois qu’on a le temps pour ces conneries ? Le chat de merde là, c’est pas un chat, c’est un humain dans un chat de merde. C’est un trou du cul de plus qui se retrouve dans un corps qu’il ne maîtrise pas, dans un environnement qu’il ne connaît pas et qui doit se démerder seul. »
Elle hésita. Cela lui rappelait quelque chose. Passons.
« Et qui ne sait pas qu’il y a une menace. Menace a potentiellement buté un type baraqué, armé et pas du genre à se laisser faire. Et blessé d’accord, mais putain de merde, vas pas me dire qu’un chat de merde peut tenir une seconde face à ce qui a fumé l’autre con. On y va. C’est tout. Qu’est-ce tu me baragouines de chasse ? On est en intérieur. Tu chasses souvent de la créature hostile dont tu ne sais rien en intérieur ? Crois pas que je sais pas ce qu’est la chasse. C’est quand tu butes des merdes plus faibles que toi avec un arsenal disproportionné à celui de ta cible, pour avoir toutes les chances de la tuer sans te faire tuer ou revenir bredouille comme un couillon. Là c’est pas ça. Là c’est une opération militaire de sauvetage. Si on a du temps, on arrivera avant qu’il se fasse massacrer. Allez on y va, et au pas de gymnastique. »

Résumé :

-D'accord. Mais je préviens, je ne surveillerais pas. Il faut que je dorme. Dépêche toi Meganeura s'il te plait.

Dormir dans un moment pareil ? Ben c'est logique en fait. Quelle angoisse pourrait tourmenter cet homme presque sans âme ? Les réflexes restent, la paix ne les a pas émoussé. Enfin si peut être. Mais ils sont revenues. Que la chose approche et ce sera un coup de glaive dans la gueule. Ah, et méganeura...Faut bien nommer les choses ?

Le Triaire regarda ensuite Effie et lui répondit après un large baillement.

-Chela dépend mouaah. Je chassais des tanks et des positions défendues. Le principe reste à peu près le même, savoir suivre des traces et estimer la cible.

Avant qu'il ne puisse continuer la petite vampire partit..et se fit happer dans les pinces d'une crevette à la main rouge comme une écrevisse.

-La petite a raison. Nous devrions éviter de prendre des risques, surtout que la libellule et le chat peuvent mieux ressentir les choses que nous. Nous manquons d'arme moderne pour faire face.

Et sur ces mots il se mit dos au mur pour surveiller le couloir et se laissa glisser au sol pour reprendre quelques forces. Un soupir de fatigue vint rappeler qu'il était humain.

Résumé:

Eeeeeh! Moi quand je fais ça elle me fout un regard noir, et elle est pas sur des fichues chaussures roulantes! Non. Comment ça, non?! C'est stupide. Okay... Et ensuite une explication emmêlée, fouillie, et je suis même étonnée qu'elle me la fasse. La définition de la chasse par Crevette par contre me fait sortir un Pardon?! Incrédule. Le grand métallique a l'air d'avoir mieux compris le concept, en tout cas. Bon. Ok. On ne s'énerve pas, je suis supposéement plus âgée raisonnable et toussa.

Tu es une soldate, tu veux protéger, ok. Mais si tu fonce tête baissée, tu vas te mettre en danger, et tu protègera personne, surtout que je suis pas armée comme il faut. Oui, non, un bilboquet, certes ça fait mal, mais ça vaut pas ma fronde! Qui n'a toujours pas de munitions, donc bon, je suis pas sure de valoir mieux qu'un civil en combat là. Le 1er, c'est grand, un chat c'est petit, et on sait pas où il est. Un prédateur capable de tuer un humain, c'est plus facile à pister et savoir où est le danger te permettras de rediriger tes forces. Parce que là, lui, je parle bien du triaire et tant pis s'il entends il a l'air au bout du rouleau, il va galérer à protéger les "glandus", et si le prédateur est pas parti à l'étage alors il risque rien.

Et puis ça prend quelques secondes, hein, d'ouvrir la porte de l'infirmerie, d'évaluer le danger et de se dispatcher. Et tant qu'à y être, prévenir les gens ce serait bien. Je tends la main pour reprendre la canette à la soldate, et parle dedans.

Je sais toujours pas comment on active ce truc... Allo allo? Merové a l'infirmerie a été attaqué par un truc en vadrouille, évitez de rester tout seul dans vos coins! Si vous avez besoin qu'on vous escorte, dites nous le!

Voilà parce que bon, y a pas que le chat a être monté et à ne pas savoir. Je rends donc la canette avec l'impression d'avoir (un peu) résolu le soucis. Mieux, non?

__-Constatant que les deux gamines avaient fort à discuter entre elles, que le légionnaire avait décidé de piquer un roupillon et que la dernière personne présente qu’elle aurait pu entretenir au sujet des élections allait vers le réfectoire, là où elle devait aller de toutes façons, Rosalina emboîta le pas de la libellule. Enfin, façons de parler.

Résumé :

__-Peut-être que plus tard, Crevette allait repenser aux explications d’Effie, à son message transmis par canette – le tout fort pertinent en soi –, mis pour le moment, son esprit n’était plus tourné vers ce genre de réflexion. Encore entraînée par sa colère, son jugement était complètement brouillé. Elle aurait pourtant eu des arguments à faire valoir : prêter son arbalète pour réduire le problème de sous-armement, ménager des voies de fuite rapide pour contrebalancer le fait de se jeter dans l’inconnu, ou encore le fait que l’état du Triaire imposait justement qu’on se dépêchât pour revenir sécuriser le premier étage. Mais déjà qu’il n’était pas dans ses habitudes d’argumenter, il l’était encore moins de devoir convaincre quelqu’un.
__-« Hé bah très bien j’y vais seule ! »
__-Et elle se retourna, dégaina son sabre et se dirigea vers l’étage en grognant.

Résumé :

Messages : 998 Date d'inscription : 24/06/2012

À travers la cannette, Effie put entendre un « Merci, c’est gentil ! » de la part de Dalton, puis, de façon plus discrète, une voix plus grave qui semblait être - pour qui le connaissait - celle d’Averroès.

«C’est un peu plus loin, mais je peux vous emmener aux dortoirs. Je surveillerai le couloir.»

Quelques instants plus tard, la porte de la salle de réunion s’ouvrit. En sortirent successivement Hertz, les Dessinateurs qui avaient décidé de le suivre, Dalton, Averroès et Vesa. Le premier groupe se dirigea vers le fond du bâtiment bleu, tandis que le second s’approchait du 1er étage.

(pardooon pour le retard)
(j'ai pas cité la liste exacte des persos impliqués vu qu'ils peuvent encore choisir de rester dans la salle de réu.)