Première partie ▬ Paradis exotique.

Voix d'Esquisse
« Vous ne sortirez jamais d'ici. »
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Voix d'Esquisse
Mar 2 Avr - 19:28

Sujet commun


Paradisiaque, n'est-ce pas ? Te voilà sur une véritable île exotique, des couloirs immenses d'où jaillissent des sources de jus de fruits aux vertus guérisseuses. Viens donc ! Répare les erreurs qu'Esquisse a causé sur toi, qu'elles soient physiques ou mentales. Tout cela bien sûr en dégustant des fruits saugrenus aux couleurs inimaginables -et qui, en plus, accepteront de se faire manger-.


Si vous passez par cet étage, n'oubliez pas de poster vite fait à la suite, et de résumer votre post
Anonymous
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Ven 5 Avr - 13:44


Road Trip Fruité

L’agitation des humains l’agaçait. Enfin, des « bipèdes » et de ceux avec qui ils frayaient. Bestioles étranges, fusions d’animaux et objets, qu’ils semblaient considérer comme les leurs. Et tant qu’ils faisaient cette association, le Chat la faisait aussi. Bref, il était irrité, donc. Leurs préoccupations ne l’atteignaient pas, mais leur humeur se répandait dans l’air comme un insidieux parasite. Insidieux parasite qui comme les puces, finit par l’atteindre, lui. Ils s’excitaient, et leur paranoïa pulsait en écho jusqu’à ses sens, lui transmettant tout. Et c’était pénible. Ses poils s’hérissaient presque en permanence. Il devenait nerveux, et s’arrêtait de plus en plus pour renifler l’air, dans l’attente dont on ne savait quoi. La vague de bonheur bienheureux de certains n’arrangea rien, bien au contraire, et l’animal finit par craquer. Son instinct poussa son corps droit vers le nœud du problème, le cœur de toutes ses pensées humaines, de ses mots sans sens : L’Oeuf.

Il lui faisait face, depuis une bonne dizaine de minutes, déjà. Le temps semblait étrangement normal en ces lieux, clair et logique. Ce qui laissait présager une énorme merde, lui souffla une voix étrange, dans son esprit. Un instinct, un autre, lui ordonnait de faire volte-face, et de ne plus jamais revenir. Entrer, entrer, et déchirer le problème de ses griffes, lui dictait un autre. Ses yeux se fermèrent. Liam se perdait. Au lieu de poursuivre une guérison semble-t-il initiée pendant la chasse aux bulles, il régressait. L’esprit du chat dominait, les lambeaux d’humanité retrouvés glissaient entre ses doigts comme du savon, et maintenant, même l’animal lui-même s’égarait. Un couinement aigu sortit l’hybride de son absence, l’obligeant à pivoter sur lui-même, couchant ses oreilles de mécontentement. Une gelée. Encore une de ces étranges bestioles qui ne semblaient pas vouloir le lâcher. Le Chat siffla, menaçant, puis se mit à courir vers la Sphère. Coïncidence, échappatoire ? La réponse était inconnue, mais le résultat ne tarda pas : Liam déboula dans le Premier Étage comme un missile, avant de piler net. À quatre pattes. Il y avait une heure, il marchait encore sur deux, mais ce savoir là aussi, semblait avoir disparu.

Une multitude d’odeurs assaillirent ses narines. Il retroussa les lèvres, montra les dents, s’approcha, nerveux, d’une chute d’eau... colorée ? Son museau s’avança, prudent, ne souhaitant que frôler le liquide, comprendre. Mais le choc du froid et l’odeur du sucre jaillissant des éclaboussures le déstabilisa. Il bascula tête la première dans le bassin orangé. L’eau sucrée ne fit pas que l’entourer, elle l’engloutit tout entier. Liam se noya corps et âme dans un cocktail de jus fruits mangue-passion-framboise. Quand il en ressortit, de longues minutes plus tard, il était dégoulinant, et il se hissa péniblement dans l’herbe chatoyante qui recouvrait tout le petit coin où il avait subitement décidé de piquer une tête. L’hybride, cassé en deux, toussa, expulsant le jus hors de lui comme il le pouvait. Par la bouche, par les narines, par ses deux paires d’oreilles. Il s’était infiltré partout, absolument partout. Tout son corps dégoulinait.

Ses vêtements, cette chemise de grand-mère crasseuse, déchirée, et cet étrange caleçon qui tenait plus qu'à un fil, n’étaient plus. Ils avaient fondu, comme pris dans l’acide. Mais il n’avait pas froid. Une nouvelle sensation effleurait son épiderme. À mesure que le jus de fruits glissait le long de sa peau, un tissu le remplaçait. Quand il n’y eut plus une goutte sur son corps, il se retrouva habillé d’une bien étrange chose. Une combinaison noire, moulante, sans être indécente, avec de fines lignes rougeoyantes, qui ne se faisaient remarquer qu’en scintillant discrètement à la lumière, ou, comme à l’instant, suite à un mouvement brusque. Le Chat posa ses yeux sur cette nouvelle aberration. Juste le temps d’un battement de cils. Cela n’avait pas d’importance. Il se remit sur ses quatre pattes, et s’élança vers le Deuxième étage.

Il devait avancer.

Spoiler:
Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
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Eelis
Ven 5 Avr - 14:06

Oasis, dans les deux sens du terme



C’est grand. Massif. Monstrueux. Tu jettes un coup d’œil dans le ciel, comme dans l’attente d’une réponse de sa part. Hélas, il ne fait que diffuser les images d’un match de football, dans lequel le ballon a été remplacé par un chou rouge ; pourtant, les sportifs, si l’on fait abstraction des bras supplémentaires et de la peau rose, t’évoquent vaguement quelque chose. Et alors que tu vois ce paysage défiler, les gens se pressent à l’entrée.

C’est ta destination. Rien n’est écrit, et pourtant c’est déjà une certitude. Tu t’attardes sur l’entrée, simple quand on en a déjà connues d’autres plus « esquisséennes », et finalement tu t’y engages, sans réellement savoir ce que tu vas y trouver. Mythe, réalité, tout s’éclaircirait en entrant. En tout cas, si c’est vrai, tu pries pour qu’ils aient un service de remplacement de jambe. Marcher avec une canne, c’est bien, mais s’il faut lui courir après tous les matins… Ces derniers jours, rien n’a été facile. Impossible de dormir, impossible de raisonner. Obsessions, cauchemars, tout y était passé. Incapable de faire quoi que ce soit, tu étais juste parti du cimetière. Et tu avais erré. Erré jusqu’où, jusqu’à quand ? On ne sait pas vraiment. Tout ça ne semble à présent avoir été qu’un simple rêve. Mais parler de rêve dans l’Esquisse, c’en est tellement insensé qu’on a envie de rire. Tu te souviens vaguement avoir cherché. Cherché qui ? Cherché quoi ? Peut-être rien. Peut-être un sens.

Ou peut-être un endroit comme celui-ci.

Le premier étage est une véritable jungle. Des arbres, des fruits, de la verdure qui n’est pas verte, des jets colorés dans tous les sens. Comme dans Koh Lanta, en plus fun. Sauf qu’on fait pas de la télé-réalité.
Assez sceptique, tu te fraies un chemin au milieu des gens, du paysage, du reste. Une pomme ailée passe à côté de toi sans chercher à te manger, un petit sourire aux lèvres, jusqu’à aller se poser dans ta main. Si on omet cette teinture violette, elle semble plutôt juteuse. Emporté par un élan incompréhensible – peut-être le fait de ne rien avoir mangé de potable ces derniers jours – tu oses alors croquer dans ce charmant fruit. Le goût est exquis, même s’il a plus celui d’un crackers que celui d’une pomme ; il transporte, il envoûte, il emmène loin, loin. Loin. Et la pomme se laisse croquer, sans broncher. Et tout autour semble loin aussi. Et tout autour tourbillonne, puis tout disparait, et revient, et disparait, et revient encore. Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais, tout a changé sans être différent. Tu les vois sous un autre jour, un jour qui semble nouveau en continuant d’être ancien. Un regard nostalgique, peut-être perdu, mais plus assuré, plus fort, plus téméraire.

Plus du tout sceptique, tu continues ta traversée. Les jets, qui ressemblent à du jus de fruit, t’éclaboussent, et plutôt que de mouiller ou de coller, ils sont tels la pomme. Les bobos, les petites blessures, les fatigues ; tout disparait, tout s’en va, tout revient, et tout disparait à nouveau, pour ne laisser qu’Eelis, rajeuni, frais, revigoré. Apaisé par l’ambiance, tu te laisses alors couler dans un bain fruité, sans te soucier de garder la tête hors du liquide. Ça semble profond, interminable. Infini. Et pourtant, c’est juste là. Tu t’absentes de nouveau, et lorsque tu relèves ton corps, peut-être quelques minutes plus tard, ou quelques années, tu retrouves une sensation. Celle d’une jambe, qui ne marchait plus, et qui se réveille petit à petit d’une longue période de sommeil. Pour l’instant, tu es encore engourdi, alors tu t’appuies au mur pour remonter, mais au fur et à mesure que tu avances, canne en main, jusqu’au second étage, tu es plus léger.

Qu’est-ce qui t’attend, en haut ?
Maintenant, tu n’as plus aucun doute, et tu avances à corps perdu.
Ou plutôt à corps rendu.




Résumé:



(Merci à Ara' pour la super signature ♥)

Test:

Anonymous
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Ven 5 Avr - 21:28

Les Rebelz


La folie ambiante avait été très profitable à ce cher Zwei.
Grâce à elle, Blitz ne se manifestait quasiment pas, environ un dixième du temps, chose dérisoire comparée à tout ce dont il pouvait désormais profiter.
Alors d’après vous, pourquoi se rendre dans l’œuf, dans une limousine rose flambant neuve, vêtu de sa mise mi-violette mi-verte grâcieusement offerte par la vague de démence ? De plus il n’avait pas de remède à Blitz, étant sa propre maladie qui le rongeait petit à petit. Avait-il des tendances suicidaires ?
Ce serait trop simple bien-sûr. En vérité Hut était devenu totalement frappé.
De minute en minute, il se muait en une bête féroce, laissant libre cours à ses instincts. Seul le chapelier arrivait à le maitriser. Mais il ne tiendrait pas bien longtemps à ce rythme. Le petiot avait d’ailleurs déjà fait s’écraser sa nouvelle acquisition contre l’œuf avant de s’enfuir à l’intérieur.
« Reviens ici espèce de petit hooligan ! »
Il fallait faire vite, et par pitié que l’autre demeuré n’intervienne pas avant ! Oh ne vous inquiétez pas, le Mad Hatter n’avait pas laissé le bougre tendre l’oreille pour entendre les rumeurs sur la miraculeuse guérison provoquée en consommant les denrées de l’œuf. Vous connaissez néanmoins sa gourmandise, il risquerait fort de l’éradiquer ! Zwei devait donc sortir au plus vite avec son cher larbin guéri.
Premier pas, premier vertige. Toute cette nourriture miraculeuse… Non ! C’était du poison pour lui !
« Hut ? Hut ? Viens ici mon petit, tu ne veux pas guérir ? »
Ces fontaines de jus de bananes… Des montagnes de sirop d’érable… Ces castors maléfiques aux côtés de Hut… DES CASTORS MALÉFIQUES ?!
Le petit vicieux lui donnerait donc bien du fil à retordre… Eh-bien il allait lui montrer comment le conquérant de l’Esquisse se battait ! Saisissant sa canne, il se mit en garde.
« Approchez, qu’on en finisse. »
Aucun doute, la détermination lisible dans son œil rouge laissait entendre qu’il ne flancherait pas.




Résumé:


Dernière édition par Blitz le Sam 6 Avr - 23:17, édité 2 fois
Anonymous
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Sam 6 Avr - 15:01
Impossible de dire si la gelée rampait ou tentait d'exécuter une démarche à peu près cohérente sur des membres déformés par la fureur des éléments. Celui qui connaissait la réponse possédait une notion du temps bien trop relative pour se souvenir d'à quand remontait la dernière fois qu'il avait ressemblé à quelque chose d'humain, il s'y était habitué et d'ailleurs ses nouvelles copines ne s'en embarrassaient pas plus que lui.

Il avait suivi d'autres gelées, certaines dans le lot devaient penser pouvoir gagner quelque chose à tester les prétendus remèdes pour vivants mais il était plus qu'évident que la grande majorité des morts qui s'engouffrèrent dans l'entrée avaient pour unique idée en tête de prendre de la place et d'emmerder le monde. Joe s'était dit que si on lui posait la question, il s'inventerait une cause politique pour l'occasion, juste pour rire le temps qu'on le prenne au sérieux, parce que dans les faits il était venu pour la même raison que ses camarades.

En entrant, il dénota la présence d'un véhicule à la teinte douteuse encastré dans ce qui faisait office de mur, preuve qu'ils auraient de la concurrence. À l'intérieur, les palmiers lui rappelèrent de lointains et vagues souvenirs d'une époque où ils étaient plantés en rang au milieu du béton, le reste un peu moins. Le groupe se dispersa rapidement dans cette drôle de pièce où certains s'étaient mis à la natation catégorie jus de fruit et d'autres mettaient à l'épreuve les propriétés physiques des éléments comestibles les plus solides. Plutôt que de s'amuser à coller au train des gens comme le faisaient beaucoup de représentants de sa catégorie démographique, Joe poussa un oranger intégralement turquoise dans un bassin de liquide à la composition inconnue.

Sous la surface colorée, les bananes accrochées à ses branches perdirent leurs taches, rien de plus : il s'en désintéressa. À la place, il succomba à l'irrésistible appel de l'escalier vers l'étage supérieur. Il en gravit cinq marches et fondit comme un œuf de pâques au mois de juillet et en plein centre-ville de Belgrade. Il s'y étala intégralement en une couche graisseuse et épaisse d'une dizaine de centimètres, rendant la chaussée aussi sale qu'impraticable pour quiconque n'avait ni chaussures à crampons ni confiance infiniment absolue en son sens de l'équilibre


Spoiler:
Anonymous
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Dim 7 Avr - 18:35
Ce matin la, Résilience se réveilla en sursaut. Comme tous les jours depuis son arrivée. Avant même d'ouvrir les yeux, elle sentit la fine pluie sur son visage. Floppignon ne perdait pas de temps. Il était toujours ponctuel. Maintenant, elle ne s'en étonnait même plus. Même si la nuit ne durait qu'une heure, il apparaissait pour lui pourrir la vie. C'était toujours le même refrain. Jusqu’à ce qu'il se tarisse, le petit nuage la suivait comme son ombre. Même quand elle entrait dans une maison, ou même quand elle courrait entre les arbres pour le semer. Il était la, il était toujours la. Après, il disparaissait comme par magie. Pour ne revenir que le lendemain.

Ouvrant lentement les yeux, la jeune femme se releva doucement. Embrasant les environs du regard, elle tenta de définir la menace du jour. Mais comme d'habitude, cela se révélait inutile. Non pas parce que les objets ne l'attaquaient jamais au saut du lit. Mais parce que la pluie obscurcissait son champ de vision. Soupirant, elle décida de bouger un peu. Ses habits trempés lui donnaient froid, mine de rien. Sortant sur le balcon, car oui elle possédait un chez soit. Elle tenta de voir ou elle était.

La veille au soir, elle avait trouvée ce qui semblait être un arbre – maison. La clé de la cabane était scotchée sur la porte. Sauf que dans un arbre normal, il devait y avoir, je ne sais pas moi, des pommes ? Pas des réveils radios ! Ceux ci étaient pourtant comestibles, et accompagnés d'une fricassée de poêles, ils étaient tous simplement divins. Résilience était aux anges. Enfin un peu de chance s'était t' elle exclamée. Sauf que son arbre était itinérant. Et aujourd’hui, elle se trouvait dans un endroit qu'elle ne reconnaissait absolument pas. Avec un nuage rancunier au dessus de la tête. Pas la peine de désespérer, c'était le devoir d'un aventurier d'explorer les milles et uns recoins de ce monde. Alors si un arbre l'aidait, ce n'était pas si grave, hein. Hein que ce n'était pas grave ?

Après quelques minutes de pluie diluvienne. Floppignon décida de partir, pour refaire le plein d'eau en vue de la prochaine attaque. Si Résy lui avait donnée un nom, c'était bien parce qu'il semblait animé d'une volonté propre. Et qu'il semblait prendre son pied à venir la chatouiller à chaque réveil. Sortant ses lunettes violettes de la poche, Résilience enleva les mèches trempées qui lui obscurcissait la vue. Caressa sa corne et ses oreilles proéminentes, espérant qu'elles aient disparues pendant la nuit. Elle ne fut pas déçue de constater qu'elles étaient encore la. À vrai dire, elle était habituée maintenant. Levant le point vers le ciel, la jeune femme décida que l'exploration pouvait commencer.

Voyant une sorte de gros truc non identifiable, elle décida de marcher dans ça direction. Dégringolant à la vitesse grand V l' échelle de l' arbre, elle se retrouva bien vite assise par terre. Oh, pas qu'elle soit pressée non, mais un des échelons s'était cassé sous son poids. S’époussetant, elle lui tapotant le tronc, elle lui demanda joyeusement de l'attendre ici. Tous en sachant pertinemment qu'il ne le ferrait pas...

Marchant d'un pas joyeux vers la forme, c'est avec appréhension qu'elle en franchit le seuil. Car après tous, une limousine rose était encastrée dedans. Il y avait donc d'autres explorateurs. Qui sait si ils seraient gentils … soufflant un bon coup, elle se dit que de toute façon, c'est à coup de tatane qu'elle réglerait un éventuel conflit. Et que dans cette bataille, elle ne serait pas forcement la plus faible. Qu'elle ne fut pas sa surprise en voyant le petit paradis qui s'étalait devant elle. Des cascades de jus étrange , des fruits de toutes les couleurs ! Son estomac gronda à ce moment. Depuis le temps, elle s'était habituée à avoir des pics de faimtitude, cette fois ci, elle n'avait pas mangée pendant trois nuits. Oui, elle comptait en nuits, vu qu'ici, les journées de 24 heures n'existaient vraisemblablement pas. Ici, même la faim semblait être déréglée.

Voyant un escalier, la jeune femme décida de l'escalader. Ce n'était pas tous, mais cet endroit devait avoir un toit. Et même un toit ce devait d'être exploré. Mais il y avait quelque chose qui l' engluait. Cette chose devait certainement être comestible, et comme personne n'avait l'air d'avoir marcher dessus... S’accroupissant, elle plongea son doigt dedans, et le mit aussitôt dans sa bouche. Fraise et ... bacon ? Moui, pourquoi pas...

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Anonymous
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Mer 10 Avr - 15:14
Journée banale au sein de la ville aujourd'hui.
Comme d'habitude l'ennui était au rendez-vous.

Ainsi, conformément à ses attentes, SamSock avait vu cette après-midi sonner magnifiquement le glas de cette matinée qui avait été désespérante au possible. Encore une fois, le fleuriste, avec ses cheveux roses et son sourire figé à la saveur devenue absente, avait passé son temps à errer dans les rues en tombant sur des citoyens étranges, et avait, encore, du se forcer à maintenir avec ces-derniers une conversation convenable, ce qui en soit constituait un véritable exploit quand on voyait l'énergie qu'employait tout le monde pour détruire le moindre soupçon de logique qu'il pouvait exister dans un échange entre deux êtres humains civilisés. Le jeune homme avançait d'un pas mou tout en maugréant dans la barbe qu'il n'avait pas. "Qu'ils aillent au diable !" Rugit-il ainsi avec haine, dans son crâne, afin de protéger tous ces gens heureux qu'il qualifiait d'imbéciles, et dont l'existence valait pour lui au moins tout autant qu'un simple sandwich, dans lequel il était d'ailleurs en train de mordre à pleines dents.

Il avait commandé un jambon-beurre, son casse-croûte préféré. Il se rappela, en le déballant de son papier d'aluminium vert, de cette jeune fille brune, qu'il avait rencontré dans les exactes mêmes conditions, alors qu'il cherchait à se détendre un peu en mâchonnant machinalement cette bouillie de viande et de pain dont le goût avait été impitoyablement terni par une accoutumance et surtout par une consommation exagérée. Il dévisagea le ciel en restant assit sur son banc, et continua de manger tout en interrogeant l'éther de mille regards, comme si l'attention rendue démesurée par le quotidien et la lassitude, qu'il portait à l'azur, pouvait se cumuler au fil des jours, la rendant chaque fois un peu plus forte et un peu plus poignante. Mais qu'importe la violence avec laquelle Samuel réfléchissait. Toutes ses tentatives pour redonner à son cerveau ses intérêts primaires se heurtaient toujours inévitablement au même mur crépu et dur qu'était l'affreux parpaing de l'Esquisse. Heureusement que ses efforts absurdes pour maintenir au sein de lui un climat complètement banal lui permettaient de ne pas perdre pied.

Quand il eut finit de déjeuner, il se débarrassa des détritus et prit la décision de marcher un peu. Cette activité était de loin celle qui lui procurait le plus de plaisir, et bien qu'il en ait oublié l'exacte définition, il savait toujours que se balader était le meilleur moyen pour lui de s'évader dans ses pensées et de faire le point sur sa situation, ce qui était actuellement la meilleur façon pour lui de subsister mentalement dans ce pays auquel il accrocherait sans sourciller l'adjectif "Impossible". Il erra donc dans les ruelles, et, sans grande conviction, poursuivit sa route jusqu'à finalement dépasser la Grand-Place et sortir à l'air libre. S'échapper de l'atmosphère urbaine devenue pour lui étouffante pour aller venir embrasser le climat plus adapté de l'extérieur sauvage gonflait le fleuriste d'un contentement certain, bien que ce-dernier était toujours suivit de la même idée remarquant que s'il était encore là, cela voulait dire qu'il n'était pas parti, et donc qu'il devrait moisir dans cet univers infernal encore un jour de plus. Mais c'était toujours mieux que de rester cloitré dans son petit appartement pour contempler la seule rose normale qu'il avait pu trouver depuis son arrivée ici en se creusant vainement la cervelle pour trouver une solution afin de rentrer chez lui. Il continua alors sa route en méditant sommairement tout cela.

Pourtant, là où SamSock aurait cru avoir comme seuls opposants à ses réflexions le vide béant de sa solitude et les sifflements aigus et accessoirement insupportables des feuilles -car il longeait présentement une forêt-, il fut bien surprit d'entendre une espèce de bourdonnement qui sonnait presque comme un ronronnement de chat à ses oreilles. C'était d'autant plus bizarre que en tant que résident plutôt attentif à son environnement (et ce-dernier le faisant plutôt vomir, d'ailleurs), il avait prit pour tradition de minutieusement noter tous les détails un tant soit peu novateurs qui se permettaient de venir trouer le manteau lourd et grand de la routine qui l'étouffait, et ce afin de pouvoir se divertir autant que de franchement respirer. Son attention captée par ces sons incongrus, il alla donc d'une démarche plus avancée vers la source de ses nouvelles interrogations. Quelle ne fut pas sa surprise de voir qu'une espèce d'amas incohérent de tables, de chaises et de meubles, se trouvait devant lui en formant une sorte de bille dont le diamètre était aussi important que l'incompréhension qui s'emparait de lui. Il retrouva rapidement une attitude normale -c'est-à-dire blasée-, les pitreries de la Folie ayant bridé toute trace de conventions au sein de son esprit.

Il monta donc les marches, en soupirant, et haussa un sourcil en arrivant au bout de son chemin. Un univers tropical venait de remplacer les plaines vierges qu'il avait achevé de traverser, et s'imposait à lui avec un calme et une fluidité insolentes. Samuel resta donc un instant béa, sans mot dire, figé devant le spectacle enchanteur dont il faisait maintenant partie. Cet écosystème aurait pu faire penser à une mauvaise blague, mais les bruitages et le toucher aidant, le fleuriste dut reconsidérer la question une fois qu'il avait perçu nettement le bruit de l'eau et tripoté de lui-même un ananas qui prenait un bain de soleil, lequel s'en alla lentement en claudiquant de gauche-à-droite, comme si l'intrus qu'il était l'avait dérangé pendant sa sieste. Il ne put retenir un sourire. L'imagination débordante de ce monde de cinglés ne connaissait vraiment aucune limite. Mais un détail l'intrigua.

Ici il était détendu. Il se sentait bien. Le jeune homme ne remarqua même pas cette angoisse latente qui compressait ses organes comme d'ordinaire. L'inquiétude de son avenir ne le préoccupa plus outre mesure. Une vive terreur s'empara alors de lui. Partout, et de tout temps, l'Esquisse avait toujours été pour lui synonyme de danger. Ses précédentes expériences, et le savoir-faire qu'il avait développé à force de côtoyer contre son gré les fantaisies de cet univers l'avaient maintenant rôdé à la prudence exacerbée qui se muait chez lui en une méfiance sans limite dont il ne saurait maintenant se passer. Aussi la nouvelle de l'existence d'un lieu complètement protégé des outrages de la Folie ne pouvait retentir pour lui que sous l'éclat nasillard d'une fausse note. Il en était assuré, tout ceci était louche.

Incertain, il s'apprêtait à rebrousser chemin, quand, en se retournant, son regard perçu un mouvement, dont le responsable avait, après une rapide observation, apparence humaine. Y avait-il d'autres inconnus qui partageaient ses tourments, à lui-aussi ? La personne incriminée ayant un air de jeune fille, le fleuriste se permit de l'approcher, et avec toute la force qu'il avait pour donner à sa voix des accents inflexibles, il demanda d'un souffle:

-Vous venez d'arriver ?

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Mer 10 Avr - 17:12
-Vous venez d'arriver ?

Résy se retourna lentement. Et enleva ses lunettes violettes afin de voir si la personne qui lui parlait s'adressait bien à elle. Comme il la fixait d'un drôle d'air, elle acquiesça en silence. Puis le détailla, afin d’essayer de comprendre ce qu'un tel personnage lui voulait. C'était un jeune homme, d' à peu près son age. Enfin, de l'âge de son apparence actuelle. À part ça, il semblait normal. Il était même un peu banal, comparé à ce qu'on pouvait trouver ici. Elle même en était la preuve vivante. Une corne, de grandes oreilles, des cheveux bleus et des yeux d'un violet transgénique. Il n'y avait vraiment pas de quoi être fière. Enfin, c'était pour dire qu'il ressemblait à un humain normal quoi. Et en plus, il semblait sain d'esprit. Une denrée rare par ici... Oubliant momentanément la gelée étalée sur l'escalier, Résilience se leva d'un bond et lui tendit la main.

- enfin, oui et non. Dans cette pièce, je vient d'arriver...

Elle se rapprocha subitement et porta ses mains en coupelle, chuchotant au creux de son oreille.

- ... mais dans ce monde … ça fait environ sept jours. Enfin, je crois, c'est ce qu'indique les réveils radios.

Reculant précipitamment, elle s’apprêta à prendre congé. Après tous, cet homme ne semblait pas avoir besoin d'aide. Même si la jeune femme aimait rendre service, sur ce coup la, il n'y avait rien d'autre à faire que de profiter du voyage. Lui adressant un signe de la main, elle lui lança, en guise d'adieu.

- Je ne peux que leurs faire confiance, ils n’essayent jamais de me manger ! Alors … Puis je vous faire confiance ? Ou vous aussi, vous tenterez de me tuer ?

Puis elle le regarda d'un air suspicieux, comme si elle le jugeait capable d'une telle atrocité. Mais ils étaient dans esquisse, et dans esquisse, mieux valait être prudent.

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Anonymous
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Jeu 11 Avr - 8:27
SamSock n'avait jamais eu une journée aussi remplie.
Sérieusement, tomber sur l'un de ses semblables constituait pour lui un véritable exploit. Les gens bien-pensants se faisaient tellement rare, tellement indispensables à la conservation de l'équilibre du fleuriste, que ce-dernier chérissait les rencontres qu'il faisait avec eux comme le plus beau des trésors. En même temps la précarité comportementale à laquelle il s'était restreint commençait à sérieusement altérer son baromètre de considération, aussi il avait apprit à force de déconvenues à aimer et apprécier à leur juste valeur les moindres petits évènements qui parvenaient à lui faire oublier un temps soit peu la réalité et la cruauté de sa situation. Seulement voila, soit ces personnes avaient un but à accomplir, et disparaissaient donc de son entourage du jour au lendemain, soit elles étaient tellement perdues et perturbées par leur récente arrivée qu'elles mourraient bêtement en bousculant une créature de l'Esquisse un peu trop revancharde, ou en finissant dans un de ces pièges sournois que la grande entité qui dirigeait ce monde s'amusait à semer un peu partout. La Folie devait s'appliquer à faire connaître des sorts tragiques aux nouveaux venus, et cela s'apparentait de plus en plus à un simulacre de baptême aux yeux de Samuel. Plus il y pensait, plus sa conduite frôlant de justesse la paranoïa s'expliquait. Il n'eut donc aucun mal à accepter la réaction de la jeune femme avec qui il avait voulu nouer une conversation.

Cependant, quand celle-ci se retourna pour lui dévoiler son visage, il ne put, malgré les entraînements intensifs de bizarreries qu'il subissait continuellement contre son gré, se retenir de faire un geste de recul. Il s'en voulu rapidement, car il savait ce que cela faisait de se faire rejeter -il avait lui-même faillit passer pour l'idiot du village tant sa normalité était en marge par rapport aux attitudes insolites des pseudo-habitants mi-humains mi-compote de pomme avec qui il avait dû sympathiser un jour-, aussi il parvint à chasser sa répulsion première pour se concentrer sur ce qu'elle avait à lui dire. Et justement, ce qu'elle expliquait était parfaitement normal. Au départ satisfait de cette réponse, il passa sous silence l'anecdote sur les prétendus radio-réveils dont il ignorait si elle faisait référence aux véritables machines ou bien à l'une de ces chimères mécaniques qui hantait ce monde et ses pensées, pour essayer de trouver le moyen de s'enticher de sa compagnie. Il ne connaissait pas les lieux et n'avait pas envie d'explorer cet endroit tout seul, surtout maintenant qu'il savait que d'autres comme lui étaient susceptibles de s'y trouver. Seulement, il n'eut pas le temps d'en placer une que déjà sur un geste impudent de la main, l'inconnue s'esquiva en lui jetant à la figure de violentes apostrophes remettant en cause sa venue ici et le bien-fondé de ses intensions.

De tout temps, SamSock avait toujours eu la violence en horreur. Bien que ne figurant pas parmi les modèles du panthéon des exemples de l'Humanité, il correspondait parfaitement aux normes que l'on exigeait d'un citoyen moyen, c'est-à-dire qu'il était à peu près gentil, pas trop ingrat et vaguement altruiste. Et lui, en plus, payait ses impôts, du temps où il avait les moyens et la nécessité de le faire. Qui plus est, les épreuves anecdotiques qui se déversaient sur lui à la manière d'une violente cascade le faisaient endurer bien des chagrins, aussi il refusait qu'un homme qui avait fait des efforts, et qui s'était battu pour tenir le coup comme lui puisse se faire parquer dans le même enclot que les coupe-jarrets et les assassins de toutes espèces. Surtout que les dires de la femme aux grandes oreilles le faisaient directement s'associer à l'Esquisse, chose aberrante qu'il ne pourrait jamais supporter. Mais une fois les premières impressions passées, Samuel réalisa qu'on en voulait donc à la vie de cette personne, et cela l'attrista, surtout quand il sut qu'elle était dans le même bateau que lui puisqu'elle avait à peu de choses prêt subit les mêmes déboires, bien que lui se rendit compte de la chance qu'il avait eu de conserver son physique au détriment de ses couleurs. Il tendit la main dans sa direction, comme pour l'intimer de s'arrêter -chose absurde puisqu'elle ne le regardait pas-, et déclara avant qu'elle ne s'en aille totalement:

-Attendez ! ...Je ne vois pas pourquoi je viendrais à vous faire du mal, j'ai bien assez de problèmes comme ça pour aller en causer aux autres... Hum, j'm'appelle SamSock, je suis arrivé ici de la même façon que toi -enfin, je pense-. Et puis...

Il allait continuer, quand son regard s'arrêta sur un détail qui s'avérait perplexe. Une gelée rosâtre était étalée sur un sol, un peu pentu, bosselé, et jouxté par un perron. Une conclusion fulgurante éclata dans le cerveau du jeune homme : un escalier ! Cette énorme sphère comportait donc un autre étage...

-Mais qu'est-ce-que c'est que ce bordel ? Ne put-il néanmoins s'empêcher de jurer, plus sous le coup de la surprise que de la colère.

Il fallait admettre que, pour l'instant, malgré les quelques péripéties déjantées qu'il avait essuyé, le fleuriste avait été relativement épargné par les problèmes. Néanmoins, et il le pensait toujours, malgré le fait que tout ceci soit bien meublé, il marchait sur des œufs.

Ce nouvel élément conforta SamSock dans son envie d'en savoir plus sur cet endroit, et comme il ne semblait n'y avoir qu'un seul accès, il allait devoir se creuser les méninges pour continuer. Parce que la flaque visqueuse, là, qui le narguait avec la plus haute impertinence en osant dodeliner ainsi devant lui, le troublait beaucoup. Prudent, il s'empara du fruit qu'il avait rencontré il y a quelques instants de cela, et le jeta de toutes ses forces sur l'obstacle qui obstruait son chemin, histoire de voir quelle réaction il en découlerait. Il n'avait pas envie de se faire dévorer vivant par un blob qui changeait de couleur toutes les minutes et qui plus est, l'image de cette mort se voyant bien trop pitoyable pour lui, il médita sur quelle serait sa définition d'une belle fin en attendant que les résultats de son expérience viennent le tirer de ses pensées.

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Dernière édition par SamSock le Mar 16 Avr - 18:59, édité 1 fois
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Jeu 11 Avr - 17:08
Difficile de savoir ce qu'il se passait autour, Joseph avait dû renoncer à ses yeux pour mieux s'étaler. Il n'aurait jamais autant adoré qu'on lui marche dessus à ce moment-là, mais tout ce qu'il sentit fut de l'ordre d'une infime biopsie accompagnée de la désagréable sensation qu'on le prenait pour un dessert. Son intention de remettre le nécrophage à sa place se traduisit par quelques spasmes désordonnés marqués d'une volonté de retrouver sa main pour la lui coller dans sa face, mais comme il s'appelait Joseph et pas Metamorph, le coupable se fut éloigné avait qu'il n'eût l'occasion de faire quoi que ce soit.

C'est quand un ananas vint violemment s'engluer dans sa matière que la gelée ne tint plus, il lui fallut approximativement un quart de seconde pour se reformer très grossièrement à partir de la cage thoracique – dire qu'il était monté complètement de travers aurait été d'une indulgence criminelle – en poussant un feulement qui aurait pu être très injurieux s'il avait été en mesure de formuler de vrais mots. L'un de ses appendices mous s'empara du fruit profondément encastré dans sa clavicule et le laissa tomber dans les quelques marches qui par négligence de la gelée étaient restées propres jusque-là. C'est quand l'un de ses yeux croisa deux silhouettes en bas de l'escalier qu'il comprit que l'ananas ne lui avait peut-être pas sauté dessus de son plein gré.

Il avisa donc un court instant les deux personnes qui se trouvaient au pied des marches (aussi cruel que c'était, l'ananas agonisant ne comptait pas) ; malgré une manifeste animalisation crânienne chez la demoiselle, les deux étaient clairement de la catégorie à qui l'Esquisse avait daigné laisser leur apparence humaine, catégorie dont au fond, sans vraiment se l'être admis, il était carrément jaloux. Les deux auraient pu être le coupable, mais pas besoin d'être à deux pour lancer un fruit ; Joseph n'était pas d'humeur à mener une enquête.

Une dizaine de tentacules jaillirent de la flaque qui à ce moment précis se trouvait être bleue comme un cheval à une extrémité tandis que l'autre virait au jaune saumon. Peu communicatif, il les laissa onduler au-dessus des marches, de son putain de territoire, et, la respiration caricaturalement rauque, ancra chacun de ses yeux vides dans les deux individus.

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HRP : sorry, pas très communicatif.
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Jeu 11 Avr - 23:58
Résilience se figea dans son élan et se retourna précipitamment. D'une certaine façon, entendre de tels mots l'avait choquée. Oui, choquée. Il n'était pas rare qu'on l'insulte, ou qu'on la rabaisse. En fait, elle s'y était plus ou moins habituée. Les entités suprêmes résidents ici prenaient un malin plaisir à torturer les gens. Alors bon, depuis le temps, c'était normal que certains perdent la boule.
C'était quasiment normal, tous ici relevait de la décadence. Normal que les habitants agissent en conséquences. Ce faire insulter, cela valait mille fois mieux que de se faire tuer. Mais ce type, CE type avait le même timbre de voix qu'une personne qu'elle avait connue. Qu'elle avait appréciée. Pourquoi, oh bon sang pourquoi fallait t' il que cet homme lui rappelle Arvalis ? Était ce parce que, comme elle, il ressemblait plus à une victime qu'à un bourreau ? Brisée, désespérée, perdue. Voila comment elle avait perçue la pauvre boule de poils. Bon, peut être qu'elle se trompait hein, mais en tous cas, entendre ce genre de choses avait ré-ouvert une brèche qu'elle pensait avoir colmatée depuis deux ou trois nuits. Résy était une aventurière que diable, une dure ! Elle ne pouvait pas pleurer sur la mort d'une chauve souris géante, quand bien même elle était son amie.

En tous cas, ce type avait l'air sympathique comme tous. Mais son instinct avait quelques périodes yo-yo. Aussi, elle ne savait pas vraiment si elle pouvait se fier à lui. Bien que généralement, cela se passait bien, il arrivait des moments ou les objets l'attaquaient sans préavis. Alors qu'elle se trouvait, selon son sixième sens, dans une zone de sécurité. Rho et puis au pire, si il tentait quoi que ce soit, elle le tuerait. C'était comme cela que fonctionnait esquisse. Personne n'allait lui reprocher d'avoir suivit le mouvement. Ouvrant la bouche pour lui donner aussi son prénom, elle fût stoppée par une autre de ses interventions. Il venait de remarquer la confiture étalée dans l'escalier.

Après s'être reçu un ananas en pleine poire – sans mauvais jeu de mot -, la confiture prit vie. Et s’énerva, visiblement. Elle déploya une armada de tentacules bleus et jaunes, comme les fruits de mer ! C'était assez drôle à regarder, mais Résy que cette chose n'allait pas tarder à passer à l'attaque. Sentant venir la baston, l'aventurière sentit son sang chauffer. Pointant un doigt dans la direction du tapis gluant, Résilience hurla, avec la force et le courage qui sied aux imbéciles :

- Oh la confiote, tu va pas faire l’intéressante bien longtemps, c'est moi qui t' le dit !

Repartant vers l'oasis. La jeune femme chercha une arme du regard. Mais il n'y avait rien, rien de plus que des cascades et des fruits. Tant pis. Ce seront donc des fruits. Choppant une fraise qui draguait un cassis, elle le compressa entre ses mains. Afin d'en faire une variante de la boule de neige. La bestiole n' hurla même pas. Ce qui était marrant, et assez nouveau pour elle. Mais elle s'en fichait. Qu'il hurle ou pas, cette chose était un monstre. Et c'était des monstres qui avaient tués Arvalis et Andréa. Alors si elle pouvait les utiliser à des fins caritatives, elle ne sent priverait pas. Lançant la chose dégoulinante sur la confiture géante, Résilience ne pût s’empêcher de rajouter, moqueuse.

- bah alors, ça fait quoi de voir son petit frère ainsi écrasé ? Attend, je te ramène le bacon !


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Dim 14 Avr - 12:21
Si le coup des tentacules parvint en quelques sorte à les garder tous les deux à distance, les insultes à connotation alimentaire ne plaisaient pas du tout à la gelée. Pouvait-on alors parler de cannibalisme ? Joesph n'eut ni l'envie ni l'occasion de traiter cette problématique, car la nana semblait trouver beaucoup de plaisir à lui lancer de la purée de fraise en leur sous-entendant des liens de parenté. En réaction quasi-mécanique, ses tentacules se contractèrent brutalement sous le coup de la colère et s'accrochèrent aux murs la seconde suivante, tandis que la créature émit un second sifflement qui n'avait cette fois-ci plus valeur d'avertissement.

Quelques filaments gélatineux s'étirèrent encore un instant depuis l'escalier, mais les quatre-vingt-dix-neuf pour cent restants de sa masse pourpre se jeta d'un bloc sur l'hybride insolente dans un bruit de succion sinistre, vif comme une autruche en plastique. La collision provoqua des éclaboussures translucides sur l'herbe aux reflets fuchsia. Il avait déjà oublié pourquoi il était en train de monopoliser l'escalier cinq minutes auparavant.

Joe lui saisit la tête et, s'empalant au passage sur sa corne, s'étala sur son visage en prenant soin de boucher ses voies respiratoires. Pas qu'il ignorait les façons les plus dignes de ce battre, mais quand on ne pèse plus que trois fois rien, on s'adapte.

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Dernière édition par Joseph Schneider le Mer 17 Avr - 12:03, édité 1 fois
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Mar 16 Avr - 21:39
Quand la créature informe se propulsa sur l'inconnue par le biais d'un stratagème de projection plus ou moins poussé, SamSock mit plusieurs secondes à réagir.
L'ennui routinier qui avait brisé sa réactivité n'avait pas fait les choses à moitié, et c'était également mis en tête de le réduire un peu à l'état de larve au niveau physique, comme si l'intégralité de ses muscles était en hibernation. Malgré tout, ces-derniers étaient bien présents, et l'insistance violente avec laquelle le fleuriste les rappela à l'ordre afin d'éviter la charge furieuse du gastéropode gluant, lui permit d'avoir la vie sauve en plus de se dire que finalement sa constitution était plus athlétique qu'il ne l'aurait pensé. Mais il n'eut pas plus longtemps l'occasion de se flatter allègrement l'égo.

En effet, le monstre s'était jeté sur la dame aux yeux violets, et commençait à comprimer sa tête en l'enrobant dans une sorte de cocon visqueux qui bien que très esthétique car de toutes les couleurs, annonçait surtout un moment passablement douloureux pour la jeune femme. Enfin ça, c'était ce que Samuel supposait. Il n'avait jamais fait l'expérience, mais il ne se faisait absolument aucun doute sur la gêne et la colère que lui aurait provoqué une pareille situation, lui qui était très préoccupé par son apparence. Cette scène qui se déroulait devant ses yeux plus ou moins ébahis lui rappelait d'ailleurs un certain passage d'un film d'horreur futuriste, où les détails les plus ragoutant de l'anatomie humaine se faisaient délicieusement charcuter par les délires de la science-fiction. Alors, à défaut de vraiment comprendre, il imaginait sans mal la panique et le dégoût qui devaient sans doute déjà s'être complètement emparés du courage de la fille cornue pour jouer avec. Le pire survint quand SamSock envisagea le fait qu'elle aussi ait vu les films en question. Il se questionna alors un instant sur ce que cela pouvait bien évoquer pour la victime, avant de sentir, alors qu'il venait de croiser les bras, la désagréable sensation du contact avec un morceau collant issu du blob sur son habit, qui avait été propulsé un peu partout par le choc entre lui et le visage aux longues oreilles de son infortunée cible.

Se retournant pour fouiller un peu, le jeune homme remit rapidement la main sur le pauvre petit ananas qui avait bien souffert depuis son arrivée en ces lieux, et se pencha vers lui, non pas pour le consoler, mais pour lui arracher sans vergogne quelques feuilles afin de pouvoir s'enlever correctement les petits morceaux de gelées qui commençaient d'ailleurs à rapidement dégouliner sur l'ensemble de son costume. Heureusement, il réussi à s'en sortir indemne en frottant suffisamment sa veste pour faire partir toute cette saleté épaisse avec qui il partageait un passé musclé. Satisfait de son entreprise, il entendit soudainement dans son dos quelques cris étouffés, qui contre toute attente, sortaient de ce qui servait autrefois de bouche pour l'aventureuse qu'il avait croisé, avant que cette-dernière ne devienne un dépôt agréable pour l'aberration commerciale que représentait ce simulacre d'agrégat de vase aux yeux du fleuriste.

Saisit à son tour par une vive inquiétude, il se mordit la lèvre inférieur en réalisant qu'il venait de passer un précieux instant sans agir alors que sa camarade étouffait déjà depuis un petit moment. Plus rempli de scrupules qu'une jarre à biscuit -car malgré sa conscience de vendeur professionnel, SamSock était humain avant tout-, il s'empressa de faire tourner le cortex perturbé qui lui servait de cerveau afin de trouver une solution pour épargner à l'ami qu'il venait de se faire une fin plutôt tragique et surtout passablement douloureuse. Cherchant du regard un vain objet qui pouvait correspondre avec les besoins que lui provoquait la situation actuelle, il ne put que constater à quel point son environnant était mal fait, puisqu'aucune pince ou instrument de ce genre viable à déloger le bidule vivant ne se trouvait dans les parages. Ivre de rage, le fleuriste jugea responsable de sa déconfiture le pauvre petit ananas qui gisait à ses pieds, et décida alors d'adresser à ce-dernier toute l'expression de sa haine, chargeant donc son pied du maximum de rancœur disponible qu'il put ramasser par-ci par-là dans les bribes de ses sentiments bridés. La transformation fabuleuse qu'il effectua aurait pu rester dans les mémoires si seulement il y avait eu quelqu'un pour l'admirer. Malheureusement, il fut le seul à entendre s’écraser le fruit dans un effroyable bruit d'explosion colorée, et figura parmi l'unique membre du public à admirer les entrailles de la bestiole qu'il venait de violemment envoyer ad patres.

Reprenant ses recherches, il fut bien heureux, quand il remarqua qu'en suivant l'écoulement des fluides corporels du cadavre de l'agrume, se trouvait au sol une grappe de citron vert qui se tortillait pitoyablement et sans grand espoir de fuite, puisqu'elle ne possédait pas de patte. Un délicieux sourire cruel fendit son visage alors qu'il saisissait l'un des membres de la petite colonie pour ensuite froidement l'exécuter en le pressant sans pitié entre ses mains rendues tremblantes par l'excitation et le stress.

Une fois avoir bien fait gicler du jus partout, et par conséquent, bien vérifié par lui-même que ce pseudo-aliment correspondait bien à ses exigences, il le jeta d'un coup sur l'absurdité qui voulait ôter la vie à celle qui l'avait provoqué, dans l'espoir insensé que cette-dernière n’apprécierait pas la forte concentration amère et relâcherait par conséquent son étreinte. Encore fallait-il que cela marche.

Il balançait quand même beaucoup de chose depuis qu'il était arrivé ici...

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Sam 20 Avr - 17:39
L'empathie était une de ces choses qui étaient mortes avec Joseph. Il ne s'agissait donc pas d'une illusion temporelle provoquée par la sensation singulière d'avoir entre ses tentacules la vie d'un être humain, de tourmenter ce dernier en y mettant fin de façon cruelle et lente, de s'infiltrer peu à peu dans ses voies respiratoires et de sentir la pulsation saccadée de ses vaisseaux sanguins contre sa gelée froide et terriblement adhésive ; c'était bel et bien dans les faits que le processus prenait un temps objectivement fou. Un temps objectivement fou durant lequel personne n'intervint, comme si le second humanoïde que la gelée avait dénoté l'instant d'avant avait jugé raisonnable de se mêler de ses affaires. Une personne raisonnable dans l'Esquisse, c'était trop suspect pour être vrai.

C'était même beaucoup trop suspect, aussi suspect que la soudaine décoloration d'une partie de la surface de Joe au brusque contact d'un agrume laissé pour mort. Renforçant dans un premier temps son étreinte par réflexe, la gelée commença à se liquéfier sans faire de mousse aux endroits qui furent en contact avec les projections de jus du citron en question, ce qui, à terme, affecterait avec certitude ses capacités de préhension et par la même occasion la totalité de ses plans à courte échéance. Réfléchir à une manière plus radicale d'infliger une correction adéquate à sa victime aurait consommé un temps désormais devenu précieux pour sa consistance physique, la gelée n'y songea même pas.

Forcé de constater son impuissance après les quelques secondes qu'il fallut pour qu'un quart de lui-même ait fondu sur la pelouse, Joseph écouta à contrecœur la sorte d'instinct d'auto-préservation qui lui commanda de se retirer de la jeune femme, en dépit de son affront commis envers l'ensemble de communauté des défunts. Il y en aurait d'autres.

Comme une mare accompagnée de sa volonté propre mais plus aussi colorée qu'avant, Joseph bouscula Lanceur de Fruits Numéro Deux en se ruant une seconde fois dans les escaliers, mais pas pour y stagner cette fois-ci. Maudissant au passage les êtres dotés d'un cerveau et leurs ressources trop insoupçonnées à son goût, il glissa sur les marches en emmerdant les lois de la gravité afin de gagner l'étage suivant.


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Mar 23 Avr - 15:21

Les Rebelz


Il se sentait… Si… Fatigué…

***
« Oh, coucou Hut, tu t’amuses bien ? »
Le gentil chapeau pataugeait paisiblement dans l’eau claire. Totalement diffèrent de quand Zwei l’avait quitté. Mais ça, Blitz ne le savait pas… Pour lui, tout était normal, dans le meilleur des mondes.
« Hum… Ces fruits ont l’air délicieux ! »
À-peine avait-il pu cueillir une mangue violacée que son compagnon s’était jeté sur lui, et s’était transformé en ballon de baudruche.
« Ah, en fait tu veux jouer à la mongolfière c’est ça ? »


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Mar 23 Avr - 22:25
Pandore, Pandore, Pandore... Arrête de rester planter là. Tu viens d'arriver dans ce nouveau monde. Visite. Tu ne vas pas entendre ici comme une idiote, espérant te réveiller alors que tu ne sortiras jamais de ce rêve éternel. Regarde devant toi. Allez, entre !

Tais-toi ! Ne me parle pas. Je ne veux pas t'écouter. Ce n'est qu'un rêve, rien de tout cela est réel. Rien, rien et absolument rien. Tu ne dis que des sottises. Des choses futiles. Et je te l'ai déjà dit, cesse de rire ainsi, tu n'importunes.

Tu es bornée Pandore. Si pour toi c'est un rêve, pourquoi ne sautes-tu pas le pas ? Allez, passes cette foutue porte, tu n'as rien à perdre.

Elle avait peut être raison après tout, si ce n'est qu'un rêve, je perds quoi moi, à entrer dans cette drôle de chose ? Après tout. Ça me perdra un jour de l'écouter, ça c'est sûr. C'est quoi ce premier étage ? Une jungle ? Je ne sais pas vraiment. Tout ce que je sais, c'est que c'est aussi étrange que les autres choses que j'ai pu voir.

Fruits, arbres, du liquide très étrange et coloré. Où suis-je tombée encore ? Oh tiens. Des petits grains de raisin qui volent à la file indienne. Il est près de moi, quelques centimètres de mon visage. Il semble vouloir être mangé.

Allez Pandore, manges-le. Pries seulement qu'il ne soit pas empoisonné si tu ne veux pas faire comme Blanche-Neige, avec du raisin. Ce n'est qu'un rêve, selon toi, non ?

Tu as toujours le mot pour rassurer. Et non, je ne le mangerais pas. Je ne t'écoute pas, je ne sais pas ce que c'est réellement. Je vais continuer à marcher alors. Quelque chose de liquide effleura ma joue. Qu'est-ce-que c'est ? Cela avait la senteur de fruits, mais ça ne collait pas comme du vrai jus de fruits. La fatigue, envolée.

Tu as vu Pandore. Tu n'es plus fatiguée. Tu es folle de croire que tu rêves. Ce n'est qu'un autre monde, mais tu es bel et bien réveillée. Tu es juste... Tellement naïve.

Tais-toi ! Tais-toi ! Tu pollues mon esprit. Tais-toi. Elle m'énerve tellement. Du coup, j'ai couru. Couru pour vider mon esprit, vider ma tête. Et c'est comme ça que je suis arrivée au second étage, sans vraiment le vouloir.
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Lun 6 Mai - 19:08
Quand l'étrange animal se décida enfin à se dégager de ça tête. Résy crue momentanément au miracle. Enfin, avait t' elle envie d' hurler. Enfin un peu d'air ! Elle avait crue étouffer. Cette situation était dingue. Rouge comme une tomate, elle prit appui sur le mur et respira goulûment de grandes quantités d'air. Puis adressa un signe de la main à l'homme qui l'avait sauver. Nul doute que sans lui, elle aurait déjà rejoint les vers de terre.

- Mer … merci beaucoup !

Puis elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas encore présentée. Se grattant l'arrière des oreilles, une mauvaise habitude quand elle était dans un position délicate, stressée ou même après qu'elle ait commit un acte qu'elle regrettait. Ici et maintenant, elle ressentait les trois en même temps. Elle ne connaissait pas le nom de son sauveur, et lui même ne connaissait pas le sien. D'habitude, ce n'était pas comme ça que ça marchait. Quelle genre d’amitié commençait ainsi. Résilience avait l' impression d'avoir tous foiré.

- Je m'appelle Résilience, mais vous pouvez me surnommer Résy. Elle toussa un peu. Tous le monde le fait de toute façon. Et vous ?

Elle lui tendit sa main, le sourire collé sur les lèvres. Ses cheveux et ses habits étaient encore tous gluant, ce qui était normal, vu qu'elle avait eu un contact prolongé avec une bestiole gélifiée non identifiée. Consciente de l'aspect luisant de son bras, et de la fine pellicule transparente le recouvrant, elle étouffa un cri et s’essuya vivement la main contre un rideau orange et jaune. Avant de la retendre à son ami. Car c'était bien un ami, non. Il lui avait sauver la vie. C'était sur qu'il ne chercherait pas à la tuer, ou du moins … pas maintenant. Pour s'en assurer, elle ajouta, d'une petite voix.

- euh … amis ?

Puis, prise d'une soudaine inspiration, elle gravit les escaliers maintenant libres

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Mer 8 Mai - 17:04
Samsock était clairement divisé. Il ne savait pas quoi penser. C'était quelque chose qui lui arrivait souvent d'ailleurs, avec son inertie habituelle et son moral moyen, tous deux vaillamment entretenus par les petites sauteries insupportables de l'Esquisse. Oui, c'était vraiment une chose courante chez lui, cette sorte de platitude monotone qui s'était fait sienne son caractère et ses envies. L'espoir d'un quelconque retour à la normale s'étant vite érodé face à l'écrasante supercherie que représentait le nouvel univers dans lequel il était retenu prisonnier, il avait rapidement apprit à faire profil bas et à se laissé aller doucement vers une existence sans grand intérêt, uniquement secouée de temps-en-temps par la surprise de quelques rencontres fortuites. Mis à part cela, il devenait misanthrope, n'accordant jamais de confiance à personne, puisque tout le monde et même tout en général, pouvait être source de terribles pièges dont l'issue était plus que problématique. Autrement dit, le fleuriste n'avait, pour tout quotidien, qu'une espèce d'errance dépourvue d'objectif qui ne se muait quasiment plus qu'à travers de soupirs, de siestes et de balades interrompues. Sa volonté avait été aspirée par ce vide béant que représentait la Folie.

Pourtant, et ce, quoiqu'il arrive, Samuel avait toujours tenu. Qu'il le veuille ou non, son état amorphe lui servait de carapace. C'était ainsi qu'il parvenait -sans trop savoir comment- à ne jamais totalement sombrer, et même à tenir l'équilibre au sein de ce chaos idéologique au sein duquel il tourbillonnait. C'était sans doute grâce à cela qu'il avait trouvé la force de sauver cette femme effrayante dont il ne connaissait absolument rien, parce que, envers et contre tout, il était resté à peu de choses près toujours le même, protégé par la continuelle répétition des mêmes actions qu'il pratiquait quand il avait encore une vie heureuse. Son profond désarroi constituait donc sa meilleure arme dans sa lutte mentale contre l'Esquisse, bien qu'elle soit à double-tranchant. Un pas de trop en avant, et c'était le désespoir qui l'emportait. Mais, aussi stupide et futile que cela puisse être, SamSock ne pouvait s'empêcher de rester diaboliquement positif malgré le fait qu'il ne fasse que se plaindre. La petite lueur d'envie qui brillait au fond de lui finissait toujours par transparaitre dans son attitude à un moment de la journée, ne serait-ce que par le biais d'un semblant de sourire, ou bien encore par un simple froncement de sourcils. Oui, en dépit de son malheur, il tenait bon, car il ne souffrait pas, non, non. Il attendait.

Ce truc gigantesque, bizarre. Cet "Œuf" représentait donc pour lui un moyen de se distraire inespéré. En s'occupant ainsi l'esprit, il reprenait du poil de la bête, et regagnait donc des forces pour pouvoir reprendre de plus belle cette joute qu'il s'imposait à lui-même. Car au fond, les problèmes dont il souffrait n'étaient qu'issus de son imagination. On pouvait parfaitement survivre sans traumatisme dans cette dimension. Seulement, l'esprit du jeune homme, cartésien comme il était, s'opposait constamment à ce manque cruel de logique et de réflexion auquel il était tout le temps confronté. Même le temps ne parvenait pas à effacer cette terrible dualité. Alors, cette rencontre fugace qu'il avait eu avec ce semblable, qui en dépit de ses cornes et de ses yeux, figurait parmi ses plus proches camarades, ne pouvait qu'apporter de l'eau à son moulin. C'est vrai qu'il n'avait jamais autant bougé et agit en si peu de temps, et que, s'il continuait ainsi, d'autres évènements plus alléchants viendraient sûrement à lui au cours de sa route. Cet amour du risque, qu'il fallait rapidement enterrer pour ne pas mourir ici, se voyait violemment expulsé par ce désir d'en savoir plus sur la personne avec qui le fleuriste avait pendant un instant fait équipe.

Cependant, bien qu'elle semblait honnête, dans son discours comme dans ses propositions, SamSock était vraiment, vraiment divisé. N'était-elle que l'instrument d'une basse tromperie ourdie par une entité supérieure et machiavélique ? Cette pseudo-quête allait-elle -elle aussi- se terminer par une triste et décevante déception ? Cela restait à voir. Alors, aussi sot et imprudent qu'il soit, Samuel, dont tous les sens étaient maintenant parfaitement réveillés et prêt à l'emploi, entreprit d'aller suivre la piste de cette mystérieuse inconnue, qui n'avait même pas eu la décence de bien vouloir écouter ses réponses. Une fois qu'il l'aurait rattrapé, il allait lui faire voir le fond de sa pensée, parce que l'attitude qu'elle avait eu avec lui avait vraiment été odieuse. Il allait lui tirer les oreilles, non mais !

Il emprunta donc le seul chemin qui lui était possible de prendre pour continuer, et enjamba sommairement les marches de ce fameux escalier...

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Jeu 9 Mai - 14:40
Cydna ne connaît rien de ce monde, ou très peu. En se baladant quelque peu, elle avait trouvé ce qu’on pourrait appeler une ville dans laquelle elle a pu avoir quelques informations toutes plus contradictoires les unes que les autres. En somme, elle n’était pas beaucoup plus avancée. De toute façon, elle s’en fichait, même si deux personnes auraient eu le même discours, elle ne les aurait pas crus, elle ne sait pas croire, elle ne le veut pas et n’en vois pas l’intérêt. Bien que là, cela l’aurait arrangé de mieux comprendre ce qui se tramait. Tout ce qu’elle sait c’est que tout le monde est étrange.

Cependant, sa main gauche la lançait. Non pas qu’elle lui faisait mal mais elle entrainait Cydna un peu partout, c’était comme un animal de compagnie qu’elle devait promener, à moins que se soit l’inverse ? Elle qui se faisait promener ? A vrai dire elle ne savait pas, et elle ne s’en préoccupait pas. Tout ce qui la dérangeait c’est lorsque cette main se mettait à toucher tout et n’importe quoi et tentait de les lui faire manger. Pas que les bananes roses avec une peau plus que gluante ne paraissait pas succulente, mais se faire attaquer par celle-ci était bien plus problématique.

Mais une rumeur s’était répandue un peu partout, et pour une fois pratiquement tout le monde était d’accord sur celle-ci. Cela paraissait tellement étonnant que cela l’intriguait. Elle regarda sa main voler partout puis se dit que se serait peut-être un bon moyen d’au moins la calmer ? Alors Elle se dirigea vers ce nouveau bâtiment nommé l’œuf.

Cydna entra à l’intérieur et se laissa encore surprendre par l’incongruité de la pièce. Elle a eu plus l’impression de sortir que d’entrer, ou d’être atterrie sur une ile. Elle ne s’est toujours pas habituée à cela sur Esquisse. Elle regarda presque émerveillée – mais elle ne laissait rien transparaître – ce spectacle colorés. Les sources semblaient tout aussi exquises que les fruits qui se baladaient un peu partout. La seule chose qu’elle avait oublié est qu’elle ne devait pas rester la bouche ouverte très longtemps, parce que si non, elle se retrouverait avec elle ne sait quel truc dans la bouche en moins de temps qu’il ne faut pour y penser. C’est ce qui arriva d’ailleurs, sa main gauche lui a encore enfourné un fruit non identifié, puisqu’elle n’a pas eu le temps de le voir, dans la bouche.

Prise de panique de peur d’avoir encore des problèmes, elle l’enleva très vite de là avant de voir que c’était une noix de coco dont la peau était visiblement comestible et dont le gout ressemblait plus à un gâteau quatre quart au spéculos. Voyant qu’elle ne se faisait pas attaquée, elle continua à le manger. Sa main avait arrêté de bougé momentanément avant de recommencé à l’attiré vers ce qu’elle devine être des escaliers. Ne pouvant pas résister à la force de ce truc, elle se détourna avec regret de la source dont elle aurait envie de gouter pour enfin pouvoir se désaltérer correctement.

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