À travers le temps, l’espace et la logique

Stilgar
Petit pimousse au rapport !
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Stilgar
Jeu 9 Avr - 23:41
HRP :


     Le vent battait la plaine. La luminosité déclinait, et avec elle, la vie semblait quitter peu à peu l’Esquisse. Les Objets qui batifolaient en contrebas de la colline rentraient au couvert de leurs terriers, de la frondaison des arbres, ou se rassemblaient entre eux pour se tenir chaud. Le bosquet de marronniers entamait son dernier morceau de jazz.
     Assise sur un rocher, la tête dans ses mains, regardant le paysage depuis son point en altitude, une observatrice se laissait aller à un moment de contemplation. Ça avait été une dure journée, et un peu de calme lui faisait le plus grand bien. Et après un grand soupir, elle déclara :
     « Je n’ai aucune idée de ce que je fous là. »
     Quelques minutes plus tôt, Rosalina était au Laboratoire.  Elle avait un vague souvenir de promenade en char d’assaut, qui aurait pu se dérouler avant ou après cela sans qu’elle en soit sûre, et enfin, elle était arrivée ici, en plein coucher de, hé bien, de jour, à défaut de pouvoir dire de Soleil.
     Où suis-je, pourquoi, comment, est-ce que toutes ces questions revêtaient la moindre importance ? Oui, bien sûr que oui, c’était littéralement les seules questions qu’on pouvait se poser, et Rosalina n’aurait pas été un peu fatiguée et la luminosité l’eût-elle permise, elle se serait déjà mise à tourner en rond pour cogiter, dessiner des schémas dans la cendre pour mettre ses idées en ordre et essayer de comprendre quelque chose à ce qui se passait. Mais enfin, prise d’une grande lassitude, elle préférait encore rester assise et attendre que les choses se passent et que la nuit lui porte conseil. À condition qu’elle ne dure pas quelque chose comme cinq minutes.
     L’obscurité fut traversée d’un rai de lumière blanche, sur la colline d’en face. Rosalina se souvenait en avoir vu un semblable : quand elle était arrivée dans cette plaine, ses yeux lui faisaient mal, comme si elle s’était prise un flash lumineux dans la figure. Le phénomène qui l’avait amené ici se répétait-il ? En tout cas, ça valait le coup d’allier vérifier. Au sens où ne pas le faire n’ayant aucun intérêt, et le faire pouvant très bien avoir un intérêt très mineur – considérant la nature de l’Esquisse, ça pouvait tout aussi bien être deux lumigots géants en train de s’accoupler –, et presque aucun intérêt étant supérieur à aucun, aller voir était un choix rationnel.
     Rosalina se leva donc, remis ses talons hauts, pris sa mallette et son marteau-cuiller, et se dirigea vers le lieu où le flash lumineux s’était déclenché.


Dernière édition par Stilgar le Ven 10 Avr - 1:23, édité 2 fois


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Eelis
Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
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Eelis
Ven 10 Avr - 0:09


« Je n’ai aucune idée de ce que je fous là. »

C’est sans doute la phrase que tu aurais dû sortir en arrivant dans l’Esquisse. Et en te retrouvant dans une plaine alors que, aux dernières nouvelles, tu venais de trébucher sur une peau de banane et de tomber dans une armoire. C’était avant ou après que tu te transformes en écharpe, puis en fée, puis en oiseau ? Et c’était à quel moment, déjà, dans tout ce bordel, que tu mourais ? Il y avait aussi eu une Tempête destructrice, des blagues carambar en plein milieu, un gamin déguisé en Pikachu, une partie de cartes Yu-gi-oh et...

Mouais, en fait, on ne va pas chercher à faire l’historique, et plutôt se contenter de te balancer dans l’action.

Tu es Eelis. Et maintenant tu es là. Dans une plaine. Il y a beaucoup de lumière, mais en même temps il fait sombre.

Et tu n’as aucune idée de ce que tu fais là, mais tu finis rapidement par en trouver une.

Tu as faim. Tu as soif. Et surtout, il va faire nuit, alors il faut trouver un hôtel bon marché ou une tente Quechua. Si possible dans un bon camping, tu as une très mauvaise expérience il y a quelques années dans un établissement qui se foutait royalement dans sa clientèle, alors pas question de retourner crécher dans un endroit douteux où le bas prix n’est qu’une carotte destinée à vous enfler.

Alors que tu te promènes en admirant le paysage qui devrait te paraître absurde - il l’est, mais c’est normal dans les rêves - et les créatures endormies qui te remarquent un peu, ton regard s’arrête sur une silhouette humanoïde. Qui se révèle être une femme chiquement vêtue aux abords sérieux.

Tu attires son attention, la salues brièvement, et poses ta question.

« Dites, je faisais une randonnée, et je me suis perdu. Vous connaissez pas un endroit sympa où je peux crécher ? »

Bon, t’es pas certain toi-même d’avoir fait une randonnée, mais c’est probablement une randonneuse elle aussi, alors elle ne se posera pas de question.


Dernière édition par Eelis le Ven 10 Avr - 1:21, édité 3 fois



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Stilgar
Ven 10 Avr - 1:17
     Ah, un quidam. C’était donc bel et bien le même phénomène.
     « Vous avez un intéressant sens des priorités. »
     Il arrivait dans un monde absurde et hostile, pour le corps comme pour l’esprit qui tentait de trouver une raison et une cohérence dans le tableau, et sa première interrogation était de savoir où piquer un roupillon.
     Quelle avait été la première question de Rosalina quand elle arrivât dans l’Esquisse ? Oh, oui, si elle pourrait trouver une arme à feu quelque part. Tout bien considéré, la réaction de ce grand blond n’était pas si déplacée que ça. En raisonnant un peu, on pourrait même estimer que, face à une situation aussi incroyable que d’être téléportée dans l’Esquisse, la réponse qui était encore la plus adaptée était de rester terriblement terre-à-terre dans ses préoccupations. Que faire, sinon cela ? Hurler de panique ? Peu constructif.
     « Enfin, pour vous répondre, il se trouve que je viens de l’un d’eux. Qui avait l’inconvénient d’être laissé à l’abandon depuis probablement des années et d’être une tanière à monstres divers et variés, et légionnaires romains enragés hantant ses corridors, mais c’était… »
     « Mieux que rien » serait une déclaration très aventureuse.
     « Disons que c’était doté d’un toit, donc correspondant plus à ce que vous cherchez que tout ce qu’on peut trouver dans ce monde. Au fait, quelque chose qui n’a rien à voir, est-ce que vous pourriez me décrire votre dernier souvenir ? Ce serait pour valider une théorie. »
     Laquelle ; Rosalina ne le savait pas encore, mais ça viendrait bien assez tôt.


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Eelis
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Eelis
Ven 10 Avr - 11:45


Un lieu abandonné rempli de légionnaires romains ?

« Aaah, ça peut être sympa. »

Certes, tu n’aimes pas dormir dans les décombres, mais malgré la description assez ambiguë qui t’a été faite, tu as bien deviné ce que cette jeune femme évoque.

En effet, c’est une de ces fêtes médiévales, où les participants s’entassent dans des conditions parfois insalubres en se nourrissant essentiellement d’hydromel pendant plusieurs jours. Avec un peu de chance ils auront aussi des aigles et des combats d’épée.

Alors que tu te figures la liste des attractions possibles, tu manques d’ignorer la question qui t’a été posée juste après. Il faut dire que le dernier souvenir, c’est flou.

Mais tu es Eelis. Et Eelis sait toujours remplacer le flou par quelque chose d’autre ; dans les histoires que l’on se raconte au coin du feu, la vérité compte moins que le spectacle.

« Eh bien, avant ma randonnée, j’étais avec mes braves compagnons, dans une grande cité, puis j’ai mangé une banane, lavé des vitres, trébuché sur mon écharpe, suis tombé dans une armoire, puis je me suis retrouvé... »

À ce moment-là, tu tiques un peu sur le « coin du feu » auprès duquel tu pensais être métaphoriquement debout.

D’abord parce qu’il est réel.

Ensuite, parce qu’il embrase la plaine entière.

« Bon sang, c’était pas l’endroit pour faire un barbecue. », remarques-tu avant d’entraîner la randonneuse avec toi, par réflexe de survie. Et parce qu’elle est la seule à savoir où se trouve la ville médiévale où vous pourrez trouver du renfort.

Profitant d’une maigre ouverture, vous fuyez les flammes avec acharnement, au milieu des créatures mi-affolées mi assoupies qui vous emboîtent le pas.



Parmi elles, un long serpent de laine qui zigzague entre les pieds de l’inconnue, puis entre les t...

Pris par surprise, tu trébuches, entraînes avec toi ta camarade, qui rebondit avec toi contre un ballon de football géant, puis contre les portes d’un meuble de chambre à coucher que tu n’aperçois que vaguement, et qui pour se venger vous aspire brutalement.

Comme quoi, t’as eu une prémonition.

Du moins, c’est comme ça que je vais justifier au lecteur mon manque d’imagination.



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Stilgar
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Dim 12 Avr - 20:01
     Au temps pour elle : Rosalina aurait dû lui demander de quelle couleur était le ciel, plutôt que quelque chose de vague qui aurait pu s’appliquer à l’Esquisse comme à la Terre. Après tout, il y avait un laboratoire, donc de la civilisation, donc potentiellement une ville, et pour ce qui était de la banane, les fruits ne devaient pas être si incongrus dans l’Esquisse – y compris le fait de les consommer plutôt que de les lancer comme on le ferait de boomerangs, ou ici, de bananerangs.
     Quoi qu’il en était, Rosalina fut interrompue dans ses réflexions par un feu de forêt à progression incroyablement rapide, et ce d’autant plus qu’il n’y avait pas de forêt. Et par le quidam à banane qui l’entraîna à travers les flammes. Courir en talons n’est pas une mince affaire, encore moins quand quelqu’un vous agrippe et qu’on a les bras chargés. Mais la panique a ceci de formidable qu’elle peut transformer une femme distinguée en marathonienne haletante.
     Mais pas en quelqu’un pouvant se réceptionner sur un meuble sans se faire mal, ce qui est là une compétence fort rare, et hélas que n’avait pas pensé à acquérir Rosalina. Par contre, elle avait une certaine chance et n’était pas du genre à se faire avoir par un coup en traître. Aussi, elle put rattraper l’épaisse caisse qui manqua d’assommer son compagnon d’infortune.

     Le sommeil de notre autre protagoniste fut troublé par le fracas provoqué par l’arrivée de deux personnes contre son armoire. En haut de celle-ci était d’ailleurs – fort mal – disposé une caisse, qui trembla, et ce fut la première chose que l’occupant de la chambre remarqua en ouvrant les yeux depuis son lit.
     « Oh merde ! »
     Mais il n’eut pas le temps de se lever que déjà elle chuta, pour être rattrapée par une Noire, à côté de laquelle était un grand bonhomme. Son propriétaire fut à la fois rassuré et surpris, étonné, inquiet, abasourdi en découvrant l’origine de ce tintamarre.

     Et voilà qu’elle était dévisagée par un jeune homme, la vingtaine révolue, caucasien, et en caleçon de lit, dont il venait de sortir d’ailleurs. Rosalina le regarda, et regarda la fenêtre. Le ciel. Bleu. Le Soleil. Elle ne parvint pas à détourner du regard. Une larme coula sur sa joue. Elle était revenue…
     « Vous le dites, si je dérange, hein. »


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Eelis
Sam 25 Avr - 2:21


Une chambre.

C’est pas la tienne, déjà. Non pas que tu aurais réussi à expliquer ce que tu foutais à dormir dans ton armoire avec une charmante jeune femme si cela avait été le cas.

« Ah, non, c’est bon, tu ne nous déranges pas. » rassures-tu le gamin, en marchant dans la pièce somme toute assez banale.

Dehors, le ciel est redevenu normal, tellement que tu croirais presque t’être réveillé. Mais c’est bel et bien un rêve qui continue, avec ses transitions improbables entre les lieux. À tous les coups, vous allez ouvrir une porte et vous retrouver à cent kilomètres d’ici sans raison apparente d’ici quelques minutes.

En attendant que ça arrive, tu remarques que la randonnée t’a donné une légère fringale. Ou alors c’est le fait de voir le marmot à peine sorti de son lit.

« Dis-moi, petit, tu n’aurais pas des croissants pour nous ? » lui dis-tu en le dévisageant sévèrement. À tous les coups, c’est un de ces jeunes qui joue trop aux jeux vidéos. Peut-être bien que vous accompagner dans cette aventure ne lui fera pas grand mal...



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Stilgar
Lun 27 Avr - 19:08
     Ledit « gamin » prit tout cela avec un certain flegme.
     « Ouais, ben, attendez que je m’habille. »
     Et il ouvrit son armoire pour fouiller dedans. De son côté, Rosalina mit de côté la boîte – qui était pleine de LEGO, d’ailleurs –, et tâcha de reprendre ses esprits. Elle avait saisi les premières phrases échangées, mais les deux dernières, celles du barbu et de leur hôte, avaient eu des sonorités très différentes de tout ce qu’elle avait déjà entendu dans l’Esquisse. En fait, elle avait pu comprendre des expressions, de la syntaxe et de la grammaire typiques de la langue anglaise, dans les paroles des deux hommes, et concernant le plus jeune d’entre eux, le tout avec un accent qui faisait affreusement français.
     Accents, sociolectes, idiolectes. Tout ce qu’on ne pouvait pas comprendre dans l’Esquisse, en somme, du fait de quelque propriété de cet univers s’appliquant à la linguistique.
     Qu’il faisait bon de ne plus pouvoir comprendre son prochain à coup sûr. C’était la dernière assurance qu’on n’était de retour au bercail.
     Rosalina fut toutefois tirée de ses rêveries quand un pistolet fut pointé sur son compagnon. Et le jeune homme s’exprima dans un anglais tout à fait correct, sauf pour ce qui était de la prononciation.
     « Okay, alors, vous deux, là. Ça va bien les conneries, vous allez —
     – Vous n’essayez pas de nous menacer avec ce jouet, si ?
     – Pardon ?
     – Ce n’est pas un revolver, ça. C’est un GC27. Ça tire des balles de caoutchouc, et ça n’a d’ailleurs qu’une seule balle. Mettons que vous arriviez à paralyser l’un d’entre nous. Je suis ceinture noire de taekwondo et mon compagnon ici présent… A visiblement des biscotos amplement suffisants. »
     Le jeune homme la fixa droit dans les yeux. Il bluffait, certes, mais peut-être qu’elle aussi. Finalement, il baissa son bras.
     « Admettons.
     – Mettez un pantalon, maintenant, si vous voulez bien. Nous sommes aussi confus que vous sur la raison de notre présence ici. »


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Eelis
Lun 4 Mai - 6:38
« Oui, oui.. et puis aucun d’entre nous n’était dupe par rapport à votre petit jeu. J’ai beaucoup joué au nerf avec mon fils, je sais me défendre. »

Tentant de garder la face, alors que tu manquais de t’enfuir par la fenêtre ou de supplier à genou le gamin de t’épargner, tu prends un air sérieux pour accompagner les paroles de la jeune femme - qui ne manque clairement pas d’assurance, une sacrée téméraire ! - et c’est malgré ta piètre performance que la discussion reprend une allure plus... Diplomatique.

Plutôt que de vraiment réfléchir sur ce qui les avait amenés ici, ce qui n’avait de toute façon pas besoin d’être résolu dans un rêve, tu te prends d’intérêt pour l’intérieur de la pièce, que tu commences allègrement mais discrètement à fouiller, d’abord du regard puis des mains, en inspectant la fameuse armoire, dont le portail spatio-temporel avait évidemment place à un amoncellement de vêtements. Pour les besoins de l’enquête, et parce que tu ne tiens visiblement pas plus d’une minute sans faire quelque chose de stupide, tu te permets quelques réarrangements, en posant, entre celles de la miss, quelques questions essentielles :

« Tu vis seul ? Ou chez tes parents peut-être ? »
« Tu portes vraiment ce t-shirt, petit ? »
« L’accent français, ça marche bien pour attirer les minettes ? »
« Ce jean, il est troué, non ? »
« Et du coup, pour les croissants ? »


Ce n’est pas très grave s’il ne répond pas. Ce n’est pas comme si tu écoutais la réponse.







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Stilgar
Mar 5 Mai - 2:55
     Leur hôte se vêtit donc, sous les commentaires répétés et quelque peu insupportables de l’autre gros anglophone.
     « Je suis français. Vous êtes en France. Dans la banlieue parisienne. Chez moi, je vis seul. Dans un logement étudiant, d’ailleurs. Et tu peux t’asseoir sur tes croissants, je ne sers pas à manger à des personnes qui déboulent dans ma chambre à… ouh, Huit heures du matin. Et ôtez vos pattes de là ! C’est pas chez vous ici ! »
     De son côté, Rosalina avait d’abord tâché d’être plus accommodante…
     « Nous sommes à Paris… En quelle année ?
     – En 2019, pourquoi ? »
     … Mais cette information l’avait laissé coite. Sept ans. Il s’était écoulés sept ans. Son business devait s’être effondré depuis longtemps, son père devait la penser morte, et elle était ruinée. Déjà que c’était à peine si elle pouvait quitter le boulot une journée, alors sept ans. Tous ses contacts à refaire, sept années de retard à rattraper en terme de présence dans le business, de connaissance sur les nouveaux marchés, les nouveaux acteurs, les nouvelles politiques, législations, cours des monnaies, rapports de force.
     Insensible à son désarroi, le jeune homme continua. Rosalina ne put s’apercevoir qu’il la dévisageait, comme s’il essayait de recaser cette personne dans son esprit, comme s’il l’avait déjà vue, ce qui était hautement improbable pourtant.
     « Ah, et au fait, je m’appelle Jean-Philippe. Et vous ? »


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