Vie et postérité de Mérovée

Pazou
Oui ?
Personnages : Mérovée
Messages : 21
Date d'inscription : 22/01/2020
Pazou
Sam 25 Jan - 0:28

Mérovée




APPELLATION
Mérovée

ÂGE
36 ans, mais son corps parait plus jeune dans l'Esquisse, au fait de sa gloire.

NATIONALITÉ
Franc

GOÛTS
La guerre, l’histoire (de la guerre) et l’architecture.

ARRIVÉE DANS L'ESQUISSE
Au jour 23. Il marche jusqu’au laboratoire, qu’il atteint au jour 24.


Caractéristiques



♦ CONSTITUTION PHYSIQUE : Assez élevé - Son corps est en très bonne forme, affûté par la pratique régulière du combat. Il est musclé et résistant, et résiste bien à la douleur et à la fatigue. Toutefois, sa récente blessure au bras le handicape.
♦ HABILETÉ : Intermédiaire - Assez habile de ses dix doigts dans certaines circonstances, il ne pense pas à s'en servir dans beaucoup d'autres. Peu à l'aise avec les travaux de précision, il est en revanche doté d'une très bonne coordination.
♦ FACULTÉS MENTALES : Plutôt bas - Nouvellement arrivé dans l'Esquisse, il en est encore à assimiler que les objets bougent. Pour autant, c'est loin d'être un imbécile. Il est donc à prévoir qu'il reprennent rapidement le dessus sur ses émotions parasites et fasse parler son habileté politique pour rallier sous son autorité tous ceux qui croiseront sa route.


♦ MÉDECINE : Inconnue - Il n'y connait fondamentalement rien, même pas la base de la base.
♦ BRICOLAGE : Inconnue - Il n'a jamais bricolé quoi que ce soit dans sa vie, il y avait toujours quelqu'un pour le faire pour lui.
♦ MAÎTRISE DES ARMES BLANCHES : Adepte – Il est persuadé qu’il est un dieu du combat. Et, la plupart du temps, ça suffit à le rendre dangereux avec son épée (une spatha précisémment). Mais s’il se retrouve face à un expert à l’arme blanche, il risque de douiller.
♦ MAÎTRISE DES ARTS MARTIAUX ET DU COMBAT À MAINS NUES : Inconnue à Adepte - Sa force physique est un avantage, et il connait quelques mauvais coups. C'est tout.
♦ MAÎTRISE DES ARMES À DISTANCE (arc, pistolet, lance-pierre..) Adepte - Pour ce à quoi ça lui sert dans l'Esquisse, il affirme connaitre le maniement du javelot.
♦ CUISINE : Inconnue - Il n'a jamais cuisiné quoi que ce soit dans sa vie, il y avait toujours quelqu'un pour le faire pour lui.
♦ SCIENCES APPLIQUÉES (chimie, biologie, géologie, etc) Inconnue - Il sait quelles plantes il doit éviter de manger pour s'empoisonner. C'est tout.
♦ CONDUITE DE VÉHICULES : Inconnue (sauf si le cheval compte comme un véhicule) - Il ne sait même pas ce que c'est qu'un camion.
♦ CHARISME : Expert - Il a une confiance en lui toute royale, et n'hésite jamais à revendiquer l'autorité. Il s’attend à être écouté et obéi, alors c’est ce que ceux qui l’entourent ont tendance à faire s’ils n’ont pas de bonne raison de s’opposer à lui. Il est également – et cela joue dans son magnétisme – incroyablement beau. Ses traits réguliers, aquilins même, trahissent la noblesse de son sang et de son caractère. Ses logs cheveux auburn captivent, ajoutant au tableau une pointe de sauvagerie.  Il laisse rarement quelqu’un indifférent.


♦ PARTICULARITÉS : Vivre dans un corps fantasmé, avec des souvenirs fantasmés.

♦ NIVEAU DE DIFFICULTÉ SOUHAITÉ : Normal pour commencer, je l'ai déjà blessé U.U


Description


Son nom est Philémon Desthieux. Il est né dans le Jura, a étudié à la Sorbonne et donne des cours sur l’Histoire de France. Il est marié et père de deux enfants.

Ceci n’est pas son histoire.

Non, ceci est l’histoire du légendaire roi Mérovée, qui combattit et vainquit le barbare Attila et ses Huns aux champs Catalauniques, et qui plus que tout autre incarnait la grandeur et la noblesse du peuple Franc.


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Mérovée ouvrit les yeux et se dressa d’un geste brusque, aussitôt alerte. Ses membres se crispèrent, la veine sur son cou saillit alors qu’il prenait conscience d’une chose essentielle. Il n’était pas dans son lit. Il chassa les derniers lambeaux de sommeil qui s’obstinaient à embrumer son esprit et se mit debout, dépliant ses longs membres. Ou était donc Nanthilde ? Où étaient ses gardes ? Sa maisonnée ? Il était tellement stupéfait que la question la plus essentielle ne lui vint qu’après : pourquoi le ciel était-il d’un mauve aussi surnaturel ?

Il recula d’un pas – involontaire et inutile – quand des formes abstraites et gigantesques apparurent au milieu du mauve. Que… Les dieux le visitaient-ils dans son sommeil ? Etait-il en transe ? Mais c’était improbable. Il n’avait pris aucune herbe, pas fait de sacrifice ni même prié plus que d’habitude. Et son corps lui semblait bien trop palpable, trop réel, pour un simple rêve. Alors quoi ? Où était-il ? Et que faisait-il là ?

Lassé de ces questions, Mérovée finit par discipliner ses pensées. Quoi que le destin ou les dieux aient mis sur sa route, il le vaincrait et rentrerait chez lui auprès de sa femme et de ses fils. Il ne pouvait laisser son pays sans gouvernant trop longtemps. Faisant résolument abstraction de l’étrange ciel, il observa plus en détail son environnement. Une plaine à perte de vue, dont l’immensité était à peine troublée de loin en loin par des bosquets d’arbres étranges ou par ce qui ressemblait à des ruines, bien qu’à cette distance il n’en soit pas sûr. Rien ne lui permettait de préférer une direction à une autre, alors il la choisit au hasard, remettant son avenir immédiat entre les mains des dieux qui l’avaient envoyé là.

Fait étrange, il le remarqua en marchant, il était tout habillé. Ses habits de nuit avaient été remplacés par une tunique pourpre aux broderies riches. Ses braies étaient tenues par une ceinture tout aussi ornée. Il ne portait pas de cape, mais une fibule était tout de même accrochée à son épaule, dessinant un motif circulaire qui lui était inconnu. Les bottes qu’il portait aux pieds, en revanche,  étaient bien les siennes. Ce détail futile le rassura stupidement. Autrement plus rassurant, il portait sa spatha, Strymax. Agrippant avec force la poignée de l’arme, Mérovée allongea encore ses foulées. Quelle que soit cette plaine, elle devait bien avoir une fin !

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Le bruit du stylo grattant le papier rythme le silence depuis des heures. Pourquoi le papier d’ailleurs ? Pourquoi le stylo ? Il y a un ordinateur sur la table basse. Mais il est éteint. Le stylo s’interrompt, le bruit aussi. L’homme se lève, marche jusqu’à la cuisine, répète mécaniquement les gestes qu’il connait par cœur. Quelques secondes plus tard, il retourne s’asseoir, pose sa tasse par-dessus les liasses de feuilles qui encombrent son bureau. Le bruit du stylo grattant le papier recommence à rythmer le silence.

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Les heures avaient passé et Mérovée devenait soucieux. Pas qu’il soit sujet à la peur. Il était roi, guerrier invaincu et fils des dieux, de quoi aurait-il pu avoir peur ? Mais la plaine s’étendait toujours sans fin autour de lui, lui donnant l’impression de n’avoir jamais quitté son point de départ. Petit à petit, il s’était rendu à l’évidence : ce lieu n’appartenait pas aux terres des hommes. Pas avec ce ciel, pas avec ces « arbres » qu’il avait croisé, qui ressemblaient à des amas de métal coupant. Arbraciers, c’est ainsi qu’il avait décidé de les appeler. Nommer les choses était rassurant. Cela les rendait normales. Poursuivant sa réflexion, Mérovée réalisa que s’il n’était pas parmi les hommes, c’est qu’il était dans les royaumes des dieux. Qu’il y ait été envoyé n’était pas en soi une mauvaise chose, mais l’absence de guide ou d’indication en était une. Les dieux avaient-ils décidé de le punir ? Cette idée trouva un écho en lui, inexplicable, comme une ombre de souvenir. Il fronça les sourcils. Qu’avait-il donc fait pour mériter une telle punition ?

Mérovée n’était pas homme à réfléchir sans fin aux questions dont il ne possédait pas les réponses. Son esprit était pratique. Il continua donc à marcher droit devant, attendant un signe, ignorant la faim qui s’installait dans son ventre, la soif qui lui desséchait la gorge. Ignorant les ombres sans matières qui faisaient onduler le sol devant ses pas. Une pause. Des ombres ? Dans un monde sans soleil ? La main de Mérovée blanchit sur la poignée de Strymax. D’un seul mouvement brillant, il dégaina, se retourna et frappa. Un CLING sonore fit vibrer l’air. La spatha avait heurté un tube de métal brillant. Et solide. Un Arbracier.

Le choc de l’acier sur l’acier se propagea douloureusement dans le bras de Mérovée mais il tint bon. Strymax ne plierait pas devant la première abomination venue ! Le guerrier se dégagea et ré-attaqua aussitôt. Il était rapide. Et puissant. Mais son adversaire était fait de métal. Comment le métal en viendrait-il à bout ? Dents serrées, Mérovée fut contraint de reculer pas à pas devant les furieux assauts de l’arbre métallique. Il était dans une impasse, et cela l’enrageait ! Soudain, l’Arbracier fut percuté par derrière par une autre créature, tout aussi sauvage, tout aussi impossible. On aurait dit une sorte de… toupie. Une toupie dont la rotation ne s’arrêterait jamais, et qui tournerait à telle vitesse qu’elle en deviendrait floue. L’impact l’avait fait reculer elle aussi, mais elle reprit aussitôt son attaque, harcelant l’Arbracier de ses charges sauvages. Celui-ci se désintéressa totalement de Mérovée pour se défendre, rivalisant de sauvagerie.

Plus ébranlé qu’il ne voudrait bien l’admettre, Mérovée s’éloigna sans tourner le dos aux deux créatures. Une fois à une distance plus sûre, il se détendit – légèrement. Ses yeux dévièrent machinalement vers sa spatha. Son poids dans sa main était familier, les gravures à la base de la lame tellement connues qu’il pourrait les dessiner de mémoire. Pourtant il y avait… quelque chose. Mérovée refit le combat en pensée, revit les chocs, se remémora les bruits du métal contre le métal. Il examina sa lame : aucun signe d’usure, pas le moindre accroc. Sans pouvoir s’expliquer pourquoi, cela le mettait mal à l’aise. Il lui semblait…

Mérovée grogna de frustration. Plus il faisait d’efforts pour mettre le doigt sur ce qui le gênait, plus ce qu’il cherchait se dérobait. En prime, sa tête se mit à le lancer. A tel point qu’il ne fut bientôt plus en état de réfléchir. Il pressa son poing serré contre sa tempe comme si cela pouvait calmer les coups d’enclumes qui résonnaient dans son crâne et éparpillaient ses pensées. Il se concentra sur sa respiration jusqu’à ce que, progressivement, la douleur sous son crâne reflue. Sans s’en rendre compte, il s’était accroupi sous le coup de la douleur. Il se releva donc et jeta un coup d’œil à l’endroit où il avait laissé les deux monstres. L’Arbracier gisait, immobile, désarticulé. De l’autre, plus aucune trace. La main fermement posé sur le pommeau de Strymax, Mérovée se remit en route.

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Le bruit du stylo grattant le papier rythme le silence depuis des heures. L’homme soupire, sans cesser d’écrire. Il connait tellement son sujet, désormais, que ses phrases se construisent presque mécaniquement, presque… sans lui. Et pendant ce temps, il n’est plus tout à fait assis là. Ses pensées reviennent toujours à ce soir-là, incontrôlables. Le bruit du stylo grattant le papier continue à rythmer le silence, plus rapide.

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La nuit était arrivée brutalement. Mais comment pouvait-il y avoir une nuit, s’il n’y avait pas de soleil ? Mérovée résolut d’appeler cela Obscurité plutôt que Nuit. Il n’était pas chez lui, et il ne devait pas l’oublier. Ayant des difficultés à avancer à cause de l’obscurité, il résolut de s’arrêter. Chez lui, il aurait cherché à s’abriter sous un arbre, ou à l’ombre d’un rocher, à mettre quelque chose de solide dans son dos. Ici, sa courte expérience le poussa à se méfier de tout ce qui dépassait du sol. Il s’assit donc en tailleur au milieu de rien.

Aussitôt assis, il sentit une gêne, comme un objet coincé sous lui. Il tâtonna jusqu’à ce que ses doigts se referment sur une bourse. Mérovée la ramena devant lui pour l’observer, intrigué. C’était une bourse de cuir de bonne facture, mais sans rien de remarquable. Elle ne renfermait qu’un seul objet. Un livre à la couverture de cuir, petit mais très épais. Il était gravé d’arabesques et d’images d’animaux, des bœufs et des cerfs. Le papier était de qualité, fin et lisse au toucher. Mais les pages étaient blanches, toutes. Mérovée sentit la migraine frapper à nouveau ses tempes. Cet objet le contrariait et l’effrayait d’une façon illogique qui était terrifiante en soi. Il referma brutalement le livre et le fourra à nouveau dans la bourse. Ce n’est qu’une fois les cordons fermement resserrés que la douleur s’atténua.

Mais la nervosité, elle, était plus difficile à dissiper. Quel était ce tour ? Mérovée se releva d’un bond pour commencer à marcher de long en large à grands pas fébriles. Quel sens y avait-il à tout cela ?! Un ciel mauve, du métal doté de raison, un livre vierge qui le laissait terrifié comme un enfant ? Perdait-il la raison ? Il tourna en rond, encore et encore, réfléchissant furieusement, cherchant un sens à sa venue dans un monde qui n’en avait pas. Et finalement, il abandonna. Levant la tête vers le ciel, il poussa un rugissement digne d’une bête, évacuant toute sa frustration. Il était un loup hurlant à la lune, mélancolique et sauvage. Il était un lion, prisonnier d’une cage, mais toujours indomptable. Sa voix se tut enfin, se brisa plutôt, et Mérovée s’assit à nouveau, l’esprit vidé. Le sommeil, qui le fuyait jusque-là, tomba sur lui comme une chape de plomb, le ramenant pour un temps auprès des siens.

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Le bruit du stylo grattant le papier rythme le silence depuis des heures. Il est interrompu par moment par le staccato rapide d’un doigt frappant la tranche d’un livre. Un exutoire à la caféine. Les pensées de l’homme sont à nouveaux concentrées sur ses mains, sur le stylo et le papier. Ses souvenirs, ses sentiments, sont trop douloureux pour qu’il s’autorise à s’y plonger très longtemps. Pour les tenir à distance, il concentre son esprit sur la tâche qu’il a entreprit. Le bruit du stylo grattant le papier rythme le silence encore des heures.

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La lumière réveilla Mérovée sans douceur. Passant comme d’habitude en un éclair du sommeil à la veille, il se dressa d’un bond, le cœur battant à tout rompre. Un tour d’horizon lui permis de s’assurer qu’il n’était pas en danger immédiat et d’apaiser son rythme cardiaque. Il se rassit, lourdement. Les souvenirs affluèrent, et il réalisa sur le tard qu’il s’était endormi sans le vouloir. Ses émotions de la veille étaient toujours là – incompréhension, colère, frustration, révolte – mais il était plus facile de les mettre de côté désormais. Mérovée s’en détourna pour se concentrer sur ses problèmes les plus urgents : il avait faim, et il avait besoin d’informations. Il refusait de croire que les dieux l’avaient juste abandonné dans une sorte d’enfer sophistiqué. Sa mère ne l’aurait jamais permis. Il devait y avoir une sortie.

Alors qu’il s’apprêtait à se lever, un sifflement aigu dans son dos, accompagné par une sorte de « pshhh », le figea en plein mouvement. Mu par un réflexe, il changea son impulsion en roulade. La chose qui arrivait sur lui à toute vitesse le frôla au lieu de le percuter. Mérovée fut sur ses pieds en un bond, l’épée tirée. Mais la surprise le retint d’attaquer aussitôt. Qu’est-ce que c’était encore que cette chose ?!

L’Objet était de forme vaguement pyramidale, avec une base triangulaire. Sa taille n’excédait pas celle de son propre avant-bras. Bien qu’il soit doué de mouvement – et qu’il se déplace incroyablement vite ! – il ne semblait pas vivant au sens où Mérovée comprenait ce mot. Sa face avant semblait métallique. Elle était percée de petits trous d’où jaillissaient parfois de la vapeur. Soudain, un autre « pshhh » s’échappa d’une ouverture à son sommet et l’Objet tournoya sur lui-même pour se positionner « dos » à Mérovée, lui cachant sa partie métallique pour lui présenter deux faces faites d’une matière étrangement lisse, percées d’un trou imposant. Le « pshhh » s’intensifia et d’un coup, l’objet fut propulsé dans les airs droit en direction de Mérovée.

Le guerrier n’aurait pas dû être surpris, pas une deuxième fois. Mais ses réflexes étaient perturbés par l’illogisme qui régnait ici. Incapable d’esquiver la charge, il ne put que se protéger de son bras gauche levé à hauteur de poitrine. Un réflexe de bataille, sauf qu’il n’avait pas de bouclier. L’Objet le percuta de plein fouet. Il n’était pas suffisamment imposant malgré son élan pour le faire basculer, pourtant Mérovée trébucha. Une douleur insoutenable irradia de son bras, vrillant ses nerfs à le faire hurler. Mais il transforma la douleur en rage et, avec un cri guerrier, balança Strymax de son bras droit comme une faux. Le coup atteignit l’Objet de biais, l’enfonçant et l’envoyant voler plus loin. Il retomba au sol avec un bruit sourd et resta inerte. Mérovée se laissa tomber à genoux, son bras gauche ramené contre son ventre dans un geste de protection illusoire. La douleur était si intense qu’il devait faire un effort conscient pour respirer. Un effort pour rester conscient.

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Le bruit du stylo grattant le papier rythme le silence depuis des heures. Soudain, le bruit du stylo s’arrête, remplacé par celui du bruissement des feuilles que rassemblent des mains agitées.

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Une éternité avait passé. Mérovée réalisa qu’il avait mal aux dents à force de serrer la mâchoire, mais il n’y avait rien qu’il puisse faire pour cela pour le moment. S’il se détendait un instant, la douleur serait pire. Le monstre l’avait heurté face métallique en avant, et avait brulé gravement une bonne partie de son avant-bras. La peau avait fondu, et des cloques s‘étaient formées par-dessus, dessinant des motifs complexes et hideux. Ses nerfs à vif supportaient mal le contact avec l’air et l’odeur n’était pas non plus des plus agréables. Mérovée avait clairement connu des jours meilleurs. Mais il était un guerrier, un roi. Il ne resterait pas prostré là à attendre la mort. Ce monde était dangereux ? Très bien, lui le serait plus encore ! Il sortirait de cet enfer absurde et rentrerait chez lui ! Refermant sa main droite sur la garde de Strymax, il se remit debout et repris sa marche en avant.

La douleur brouillait ses pensées. Il n’y avait aucune distraction dans cette plaine sans relief, aucun moyen de la tenir à distance. Il n’y avait que sa volonté d’avancer. D’abord, il prit le bâtiment dans le lointain pour un mirage. La douleur le faisait-elle délirer ? Mais les contours du bâtiment cessèrent bientôt d'onduler à mesure qu’il avançait, devenant de plus en plus tangibles. Le bâtiment avait une allure étrange : ses murs semblaient entièrement recouverts de cuivre, et il n’avait presque pas de fenêtres, ce qui lui donnait un air renfermé. Mais peut-être y avait-il dedans des réponses à ses questions, ou de quoi manger. Mérovée ne pouvait pas se permettre de l’ignorer.

De prêt, l’édifice était encore plus imposant. Rien de comparable aux merveilles architecturales de Rome, mais l’horizontalité dont il était entouré rendait sa verticalité… percutante. Aucune ouverture n’était visible, aussi Mérovée contourna le bâtiment avec prudence en quête d’un moyen d’entrer. Après un jour et une nuit de silence entrecoupé de bruits étranges, il faillit ne pas identifier les voix. Des voix d’hommes. De femmes. Droit devant. Avec un regain d’énergie qui le stupéfia lui-même, Mérovée passa le coin du bâtiment, se dévoilant à la vue de quiconque se trouvait là. Les paumes ouvertes devant lui, la main ostensiblement loin de la garde de son épée, il parla.

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Il a terminé. L’amas de feuilles a pris une forme ordonnée. Sur la première page du manuscrit, un titre : Vie et postérité de…

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- Salutations, amis. Je suis…

Mérovée.



Spoiler:
Kaoren
Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Personnages : Kaoren, Penrose
Messages : 628
Date d'inscription : 22/09/2015
Kaoren
Dim 26 Jan - 17:41
Sympa, le bas-relief.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les Sables vont finir par se transformer en champ de bataille géant. Reste à espérer que ça restera entre les hommes et les Objets plutôt qu'une guerre civile déclenchée sur quelque mésentente entre ce perso' et d'autres du même acabit. Ceci étant, tu avais l'inquiétude de proposer un concept déjà vu, mais pour le coup, c'est vraiment du neuf. J'dis pas que l'idée d'un personnage ayant des souvenirs d'une autre époque m'a jamais traversé l'esprit, mais on a jamais vraiment concrétisé ça. Surtout pour réincarner le roi des Francs. On a bien eu un PNJ nommé "Hogier", mais à part ça...

En tout cas, la fiche est vraiment sympa ! Et fichtrement longue, bon dieu, ça fait la taille d'un RP d'interforum entier (encore que ta compatriote Silivren nous en a sorti une d'envergure similaire, c'est plus ce que c'était, les Nanites). Et comme on n'a pas trouvé de détails sur lesquels pinailler en admins frivolement rigoureux, on t'envoie le verdict sans attendre avec le gif de bienvenue rituel :


Vie et postérité de Mérovée Rex-francia-au-lieu-de-rex-francorum-texte

Félicitations, tu es adoubée !


Ton petit Mérovée peut maintenant arpenter l'Esquisse aux côtés de force individus peu recommandables et accomplir son destin par la force de sa bravoure et de son épée ! Tu es invitée à lancer ton personnage dans les sujets de RP (devant ou derrière le Laboratoire pour commencer, puis arpenter les couloirs et partir pour quelque périlleuse exploration, enfin tu connais le système puisque tu as très attentivement lu le fonctionnement de notre mode de jeu avant de rédiger ta fiche), et éventuellement à t'arranger avec d'autres membres bouillant d'envie de RP pour prévoir une petite virée dans certaines pièces en particulier par la magie du confort scénaristique, sur le Discord ou dans ce sujet qui n'a plus servi depuis un an.

Et bien sûr, voici la balise de transformation que tu pourras [size=9]- pour ne pas dire "devras", parce que c'est quand même mieux avec - mettre dans chacun des posts de Mérovée pour faire apparaître sa jolie bouille chevelue en avatar :
Code:
<transformation perso ="Mérovée">
(Si tu es du genre à RP très vite et que tu te sens de poster ton premier message dans la soirée ou demain, il est possible que la balise ne fonctionne pas encore, parce que ça prend du temps, mais ça finira par se corriger tout seul.)

Et sur ce, il ne me reste plus qu'à te souhaiter un bon jeu parmi nous !


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