[Cul-de-sac] Couloir sans nom.

Anonymous
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Lun 9 Mar - 16:47
Son corps roule contre un mur, cogne durement contre la surface. Aïe. Ça fait mal. Il court un peu trop vite, il dérape un peu trop fort. Déraper. Ouais. Définitivement. Tout avait dérapé. Chaque respiration lui arrache la gorge, mais s’il s’arrête, c’est probablement la grande perche qui va l’arracher, sa gorge. La peau, les os, et tout le reste. Il prend quand même quelques secondes pour respirer, appuyé contre ce bout de couloir sans nom. Respirer est difficile. Courir est difficile. Continuer de bouger est difficile. Son crâne résonne. Ses oreilles sifflent. C’est un horrible boucan, là-dedans. Ignoble. Douloureux. Tout ce qu’il avait enterré à grands coups de pieds, seulement quelques instants après son réveil, ressurgissait. Remontait. Perçait la surface. Faisait craquer la membrane. La coque, qu’il croyait dur comme fer. Qui l’était.

Puis Tzòker était arrivé et comme un tailleur de diamant, avait frappé de toutes ses forces sur le point faible de la structure. Qui s’était écroulé. Et qui ne se redressait pas. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était recoller les morceaux. Un peu. Mais ça ne tenait pas.

Ça. Ne. Tenait. Pas.
Bordel.

Il entend ses foutus talons. Foutus, foutus, talons. Foutues grandes jambes. Foutus cheveux. Qu’il aille brûler en enfer. Lui et sa crinière de flamme.

Play se redresse, en un instant, décolle, et reprend la course folle. Le roux a de grandes jambes, mais le petit connaît parfaitement le terrain. Et il est agile. Rapide aussi. C’est juste une question de taille. Foutue perche. Si jamais il en a l’occasion, il faudrait qu’il brûle ces chaussures. Ou écrase les talons. Comme s’il avait besoin de talons, sérieux. Ses propres semelles dérapent dans un nouveau couloir, qui a toujours aussi peu de nom. Cette base est grande, et possède autant de couloirs qu’un gruyère. Sauf que même ce qui semble normal dans le coin, se retrouve être tordu. Et la sortie devient cul-de-sac.

Play freine des deux pieds, s’arrête net. Les talons. Ils sont trop proches. Pas le temps de faire demi-tour. Enfin si. Mais à tous les coups, la voie est bouchée. Par ce qu’il cherche à éviter. Qu’il balade dans toute la base depuis oh… probablement une demi-heure. Génial. Ça a dû lui mettre la pêche. Ha. Ha.

Encore un peu occupé, balancé entre deux états, Play se retourne simplement, et lance un petit sourire en coin à son poursuivant.

Advienne que pourra.


Spoiler:
Anonymous
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Lun 27 Avr - 15:22
Une demi-heure. Une putain de demi-heure ! Ce gosse lui aura fait une visite des locaux quelque peu originale, tout à fait inutile et rageante. Au fur et à mesure que les mètres passaient, Tzòker voulait de plus en plus claquer cette tignasse blanche contre un mur. Au fur et à mesure que les minutes passaient, tout son être rejetait le pacifisme dont il a fait preuve pendant tant d’année.

Sur le rythme des bruits aiguës de ses talons qui résonnaient à en faire presque exploser les vitres, l’adulte remerciait intérieurement toutes ces années d’entraînements à courir parfois pendant des heures pour améliorer son endurance qui n’était franchement pas la meilleure.

Son corps tenait. Son corps tenait étrangement. Ce corps anguleux, dénué de graisse, ne possédait que muscle et puissance. Une puissance mal gérée, devant amortir ses virages avec les murs. Ce marmot était encore devant, plus agile, connaissant mieux les locaux. Quelque fois perdu de vu, mais toujours retrouvé, Tzòker se concentrait sur ce petit corps qu’il ne devait pas perdre. Parce qu’il va payer

Un bout de basket, voilà ce qu’il repéra pour savoir que ce mioche avait tourné à gauche alors qu’il était encore dans le précédent couloir. Accélération, ce gosse le distançait, puis cul de sac. Il était là, au milieu à le regarder avec ce sourire en coin si emmerdant. Juste après avoir récupérer un minimum son souffle, il parla en s’approchant doucement

« Tu es très paradoxal. Tu veux te détruire mais tu fuis. Tu es bien plus accroché à cette vie, à ton état que tu ne le crois. »

Arrivé à sa hauteur, il le regarda sans baisser la tête. Misérable, misérable gosse. Le coup de poing parti. Dans sa face pseudo-angélique. Un coup bien peu retenu, à la fois parce qu’il ne connaît pas sa force ici, et parce qu’il n’a pas cherché à la contrôler. Sans même regarder dans quel état le gamin était, il se retourna et reparti en marchant.

Apaisé ? Non. Il était en quête. En quête d’une chose mignonne. En quête de lui-même. Il fallait qu’il se retrouve, et pour cela, il fallait quelque chose de mignon. S’il n’en trouvait pas… S’il n’arrivait plus à trouver quelque chose de mignon… Alors ce monde aura déjà réussit à le bouffer, après seulement quelques heures à l'arpenter.

Misérable, misérable bouffon.

Résumé:
HRP:
Anonymous
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Lun 27 Avr - 20:34
Ji-Sung était furieux. Il était furieux de ce qu’il avait vu, mais surtout, furieux d’être impuissant face à tout cela. Il avait conscience que quelque chose les menaçait, lui et les autres, et qu’il n’allait jamais pouvoir affronter cette chose tout seul. Ce qui l’énervait encore plus, c’était qu’il n’y avait a priori aucune échappatoire : cet endroit restait le lieu le plus sécurisé de ce monde pourri. Quelle poisse ! Et les gamins qui étaient toujours introuvables… Un sentiment d’inquiétude lui noua violemment l’estomac. Cet endroit était plein de mystères, il ne le savait que trop bien… Et s’il leur était arrivé quelque chose de grave ?

Il cacha son arsenal de couteaux sous son tablier. Tant qu’à faire, s’il venait à les retrouver, il valait mieux ne pas avoir l’air d’un tueur psychopathe avide de chair jeune et fraîche – même si son tablier à froufrous décoré par leurs soins éliminait cette éventualité. Ji-Sung décida de partir à l’aventure dans la base. Il n’avait jamais réellement visité tout l’endroit, étant surtout cantonné à sa cuisine – il était d’un naturel sédentaire. Sa main droite vint replacer les mèches rouges qu’il détestait  derrière ses oreilles. Le contact de cette chevelure soyeuse qui ne lui appartenait pas le dégoûtait.

Il croisa un jeune homme bizarrement habillé, maquillé qui plus est. Il le toisa de haut en bas, méfiant, puis attendit d’être hors de sa vue pour faire une moue dégoûtée. Les gens d’ici avaient des goûts absolument immondes et aussi peu de virilité le désespérait. Pas même l’ombre d’un duvet mal rasé. Il était tout de même plutôt musclé, et c'était tout à son honneur, mais ses vêtements... C’était affligeant.

Ji-Sung tourna un moment la tête vers un couloir. Il stoppa net, figé de stupeur. Sa colère s’était éteinte d’un coup. S’il n’avait pas tourné la tête, il ne l’aurait pas vu – la vision était dans son angle mort à cause de ce foutu œil manquant. Recroquevillée dans un coin, tout au fond, le visage assombri, une petite silhouette. Ji-Sung reconnut tout de suite cette petite tignasse blanche et mal coiffée. C’était Play. Play tout seul dans un coin, à terre. Ce n’était pas normal. Non, ce n’était pas normal.

Il s’approcha précipitamment du petit garçon, soulagé de l’avoir retrouvé. Il s’aperçut alors que ce qu’il avait pris pour une ombre était en fait du sang. Il s’agenouilla pour se mettre à sa hauteur, puis glissa sa main douce et fine sur la joue qui n’était pas blessée.

« Play, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu veux bien me raconter ? »

Ji-Sung détestait sa voix féminine – il parlait peu pour cette raison, mais il devait admettre qu’elle était bien plus apaisante que sa voix d’avant : rauque, plutôt nasillarde, désagréable à l’oreille. Il sortit un mouchoir en tissu de la poche de son tablier (il en avait toujours un en cas de problème) puis essuya doucement le sang. Une ride inquiète se dessina sur son front. Il savait que Play était plutôt casse-cou, mais il n’avait pas l’air très en forme. Et, surtout, il était rarement seul.

« Dis-moi si je te fais mal… »

Résumé:

HRP:
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