[Jour 3 - Piscine municipale] Ne pas boire la tasse

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Jeu 7 Aoû - 1:40
Nicolas avait déjà sorti son scalpel pour découper Thalès en petits morceaux, quand quatre messieurs en blouse blanche étaient entrés dans la pizzeria. Des cyantifiques, à n'en pas douter. D'ailleurs, pour avoir le mérite de connaître beaucoup de choses, Nicolas pouvait également se vanter de mettre un nom sur tous ces visages. Il s'approcha d'eux et leur fit tour à tour une accolade, sans se soucier du scalpel qu'agitait dangereusement sa main droite.

« Oh, Samuel Morse ! Je suis l'un de vos plus grand fans – et la réciproque doit être vraie aussi. Ah, ma chère Marie » dit-il en faisant la bise à Marie Curie. « Où est donc passé Pierre, votre époux ? » Étrange, les deux conjoints se séparaient pourtant rarement l'un de l'autre. « Lavoisier, mon ami. Vous aviez raison : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! C'est la base même des transmutations. » Il se tourna vers le quatrième cyantifique. « Et enfin... Picard. Vous excellez plus dans les surgelés que dans la cyance, non ? » Ce dernier sembla particulièrement agacé de cette remarque – on devait la lui faire souvent.

Le quatuor fit signe à Nicolas et Thalès de le suivre, tout en leur distribuant des hamburgers à tout le monde. L'alchimiste dévora le sien en quelques bouchées tant il avait faim ; pourtant, mâcher lui semblait plus dur que d'habitude. Il avait la tête lourde, les mâchoires crispées. Vivement qu'on lui retire ce fichu clou...

L'esprit embrumé, il ne regarda pas où on l'emmenait. Après tout, ses guides étaient des cyantifiques, comme lui : il leur faisait confiance. Il alignait chaque pas en essayant d'ignorer le bourdonnement incessant dans sa tête. C'était un peu comme quand vous aviez les oreilles bouchées au décollage d'un avion. Vous aviez beau avaler votre salive, rien n'y faisait ; vous restiez à moitié sourd, avec l'impression d'être loin de tout, étranger aux évènements.

Nicolas revint à lui en sentant ses jambes tremper dans de l'eau. Il ouvrit les yeux, secoua légèrement la tête – mais pas trop fort, afin de ne pas déclencher une autre de ces migraines. Devant lui s'étendait une gigantesque piscine à la forme mouvante. Le liquide qu'elle contenait n'était pas de l'eau, comme il l'avait cru précédemment, mais une sorte de mélange verdâtre, avec des bulles douteuses qui explosaient à la surface (vous n'avez pas envie de goûter). Peut-être s'agissait-il de coca cola et de menthe à l'eau. Ou de coca zéro et de menthe à l'eau. Ou de pepsi et de menthe à l'eau. Ou bien de quelque chose de pas du tout comestible, peut-être même d'un acide servant à dissoudre les chaires humaines (et, par extension, les clous plantés dans de la chair humaine).

Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir : se jeter dans la piscine. Mais il ne pouvait pas le faire tout habillé au risque d'abîmer sa blouse (si son corps était dissout, au moins sa blouse perdurerait). Cependant, il était entouré de ses collègues cyantifiques, il ne pouvait pas se déshabiller comme ça ! Par expérience, il savait quelle honte on éprouvait lorsque l'on était confronté à pareille situation. Autant que possible, il préférait éviter de renouveler cela.

Il songea à pousser Thalès dans la piscine ; il le méritait bien, après tout. Et Nicolas rêvait d'éprouver la satisfaction que l'on ressentait en effectuant cette sorte d'actes. Sauf que... voilà, s'il poussait Thalès dans la piscine, il ne pourrait pas faire l'expérience lui-même des effets du liquide. Comme toujours, Nicolas voulait être son propre cobaye. (remarque, il avait déjà les pieds dedans et ne semblait pas en souffrir plus que ça) Mais sa pudeur le bloquait encore. Tout comme ce clou dans sa tête qui l'empêchait de réfléchir.

Nicolas s'assit sur le bord de la piscine et ne trouva rien de mieux à dire que :

« Dites, Thalès, ça vous dirait un petit plongeon ? Si vous vous baignez nu, je suis prêt à le faire aussi. »

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Jeu 7 Aoû - 12:22
Alléluia, Flamel avait trouvé de nouveaux amis avec lesquels parler abondamment de tout et n'importe quoi. Thalès se sentait ainsi libre de… les suivre, certes, malgré sa terrible envie de fuir et d'aller se cacher quelque part, mais au moins il était libre de ne pas participer à leurs conversations triviales. Tous ces gens portaient des noms de scientifiques, lui y compris, et pourtant aucun n'était raccord avec les personnages, puis qu'est-ce que faisait un Picard là-dedans ? Au lieu d'éluder cette question cruciale, il se concentra sur le hamburger qu'on lui avait tendu. Manger équilibré dans l'Esquisse était une idée saugrenue - c'était déjà bien de manger tout court - et il ne détestait pas tant que cela les burgers, alors il dévora sans trop se plaindre, avec la douce idée que cet aliment était réellement ce qu'il prétendait être. Un jour, il se devrait de demander la recette pour obtenir quelque chose d'aussi normal dans l'Esquisse, cela pourrait lui servir à perdre la boule moins rapidement

La nuit était tombée avant qu'il ne s'en rende compte. Plus de ciel trop rose pour ses rétines. Il en profita quelques minutes, le temps que leur convoi débarque dans un nouveau lieu en ruine. C'était une sorte de plan d'eau radioactif dans lequel aucune personne saine d'esprit n'oserait se jeter.

« Dites, Thalès, ça vous dirait un petit plongeon ? Si vous vous baignez nu, je suis prêt à le faire aussi. »

Comme il le disait : seul un maboul pouvait y penser et, de surcroît, inviter une personne rencontrée la "veille" à venir le rejoindre. À quoi pensait-il, sérieux ? Avait-il oublié la mission importante qu'ils venaient de recevoir, la présence d'objets ô combien dangereux dans le moindre endroit de ce monde, la bienséance, la recherche du tournevis et d'autres choses dans le même esprit ? Oh, pardon, c'était Nicolas Flamel ; il avait sûrement d'autres priorités en tête. Comme cet ignoble clou… vis… cette chose harassante qui demeurait là et donnait à chaque fois à Thalès la furieuse envie de se précipiter sur son cher collègue pour le décapiter.

« Vous crèverez tout seul….. professeur. »

Le jeune étudiant en médecine s'éloigna de son mentor afin de ne pas lui donner de mauvaises idées et alla plutôt récolter quelque échantillon de ce liquide - qui ne pouvait pas être de l'eau. Vivement qu'il puisse être seul pour préparer de nouveaux baumes. Pas question que sa peau entre une seule fois en contact avec l'horreur.

Constatant probablement que leurs deux recrues étaient en plein travail essentiel, les quatre glandus qui accompagnaient profitèrent de l'occasion pour se retirer et aller faire autre chose.. de leur côté. Ou peut-être étaient-ils en train de l'abandonner sciemment avec cet alchimiste douteux. Cela semblait être le cas de Picard qui jeta un regard  glacé - voire même surgelé - au duo avant de se retourner.

« Génial… Maintenant, vous allez pouvoir jouer les exhibitionnistes….. tranquillement… Faites comme si je n'étais pas là, surtout. »

Et pitié, ne me parlez pas, professeur.

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Sam 9 Aoû - 20:13
« Vous crèverez tout seul….. professeur. »

Ben voyons. Nicolas voyait bien que Thalès avait envie de se baigner (s'exhiber, c'était moins sûr), c'était d'une évidence ! Mais bon, peut-être qu'il n'osait pas le faire devant son aîné, et professeur qui plus est. Nicolas réfléchit. Peut-être qu'en le prenant par surprise, s'il le poussait dans la piscine... hm... non ? Ainsi, le médecin se noierait peut-être...

« Génial… Maintenant, vous allez pouvoir jouer les exhibitionnistes….. tranquillement… Faites comme si je n'étais pas là, surtout. »

Morse, Lavoisier, Marie Curie et... Picard jugèrent que c'était le meilleur moment pour partir, laissant l'alchimiste seul avec le médecin. Dans ce monde, on n'était décidément jamais tranquille une minute. Au moins, les discussions avec ses vrais collègues étaient intéressantes. On ne pouvait pas en dire autant de Thalès, cette espèce de médecin dont il ne connaissait même pas la spécialité...

« Quelle est-elle, d'ailleurs ? »

En suivant le cours de ses pensées, Nicolas ne faisait même pas attention à ce que ses phrase soient compréhensibles. Bah, si Thalès prétendait être si intelligent, il allait bien finir par percuter. Pas aussi intelligent ni cultivé que son aîné, cela dit...

« Ah ça, c'est sûr ! D'ailleurs, bien que je sois particulièrement doué dans les transmutations, mon domaine de prédilection est la cyance et le savoir en général. Enfin bon ! Avec ce clou qui semble décidé à ralentir mes facultés intellectuelles, je risque de me reconvertir dans une autre profession un jour où l'autre... Que diriez-vous de l'alcool ? Je pourrais appeler mon magasin « Nicolas », en hommage à moi-même ! Ahah ! »

Assis sur le rebord de la piscine, Nicolas agita ses pieds dans l'eau. Il n'avait pas de fioles dans sa blouse ; c'était dommage, il aurait bien aimé les renverser dans l'eau pour examiner les effets secondaires. Cette idée semblait tellement intéressante ! Mais, tiens, d'ailleurs, ne s'était-il pas lui-même renversé une fiole dessus ? S'il sautait dans l'eau, nul doute que les effets seraient les mêmes.

Mais on en venait au même problème que tout à l'heure : sa blouse. Nicolas ne voulait l'abîmer pour rien au monde, mais en même temps, il ne pouvait pas se baigner sang... Décidément, on ne faisait que tourner en rond.

Il reporta son attention sur Thalès.

« Et vous, donc ? La médecine ? Dans quelle branche êtes-vous spécialisé ? »

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Dim 10 Aoû - 22:37
« Quelle est-elle, d'ailleurs ? »

Thalès jeta un regard en coin à Nicolas. Que racontait-il encore, celui-là ? À peine le médecin eut-il l'occasion d'inventer un prétexte à son interlocuteur givré que ce dernier entama un nouveau discours. Ce devait être une maladie de l'Esquisse, sérieusement, pour arriver à caser autant de mots dans une discussion. Et le meilleur moyen d'annihiler une telle pathologie était encore…

« [...] l'alcool ? Je pourrais appeler mon magasin « Nicolas », en hommage à moi-même ! Ahah ! »

Ahahahahah, il ne pensait pas tout à fait à cela pour tout dire. Le pire, c'est que ce n'était pas une si mauvaise idée que cela. Enfin, l'alcool, pas le nom du magasin. Il aurait des clients trop ivres pour réagir à ses paroles dénuées de sens et pourrait à loisir se lancer dans d'éperduement longs discours sur la cyance, la transmutation.. Avant de permettre à son interlocuteur d'embrocher sur de nouvelles paroles, le médecin répondit sur un ton des plus sérieux :

« Bonne idée, professeur...vous devriez commencer.. dès maintenant !  »

Toujours à distance de son aîné, il chercha quelque chose à fixer. Pas Nicolas, parce qu'il avait son clou. Pas l'eau, parce que ce n'était pas de l'eau et qu'une telle ignominie le mettrait à coup sûr en rogne. Pas son propre reflet dans ce liquide, il ne voulait pas voir à quel point l'Esquisse l'avait défiguré. Soupir. Tandis qu'il s'apprêtait à traîner son partenaire vers une nouvelle destination - ils avaient du boulot, ciel - celui-ci posa une question.

« Et vous, donc ? La médecine ? Dans quelle branche êtes-vous spécialisé ? »

Ce qui était, comme toujours, la question à ne pas poser. Auparavant, la réponse aurait été des plus évidentes ; il avait étudié les pieds sous tous les angles grâce aux bouquins paternels et envisageait ensuite de devenir un spécialiste des os, qu'il préférait à l'immunologie ou l'élaboration de médicaments. Cependant, ce monde avait foutu le bordel, il s'était retrouvé à soigner des gens sur le tas, des gens dont il ne pouvait supporter les souffrances et qu'il avait blessé voire tué. Oh non, il n'avait sans doute jamais soigné qui que ce soit depuis longtemps. Il ne correspondait plus à la définition de "médecin" et utilisait davantage ce prétexte pour inciter les gens à avoir confiance en lui. Une confiance bien entendue usurpée. Thalès était la dernière personne en laquelle il fallait croire.

Le visage quelque peu défiguré, il tint cependant à répondre. Il n'avait pas besoin de cacher cela à Flamel, tous les deux devaient bien être dans le même bateau pour se retrouver chez les cyantifiques.
« J'alimente... la morgue… hinhin..  vous connaissez l'hôpital ? »

Il n'avait aucune information sur l'ancienneté du professeur, mais cela était facile à deviner : plus quelqu'un est barré, plus il a passé de temps ici. Bien que certaines exceptions subsistent. Toujours. Des. Exceptions. D'un naturel trop rationnel, il détestait ça, et l'Esquisse n'avait fait qu'affirmer davantage cette haine préexistante.

Celui qui tenait davantage de l'assassin que du médecin jeta un regard vide à son cher collègue. Quitte à faire semblant de bosser, autant être un peu plus crédible. Ce n'était pas en regardant cette piscine dans le blanc des eaux qu'ils allaient avoir l'illumination. Enfin, Flamel en était probablement capable. C'était une raison de plus pour partir au plus vite.

Il remit sa sacoche en place et commença à avancer. Avec le chemin qui les attendait, nulle doute qu'on pourrait parler en route, pour le meilleur et pour le pire.

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Mer 20 Aoû - 22:21
« Bonne idée, professeur...vous devriez commencer.. dès maintenant ! »

Ahah, oui ! L'imagination de Nicolas s'anima toute seule. Il pourrait alcooliser quelque liquide chimique et tester la solution sur Thalès (il lui fallait bien un cobaye, et comme il n'y avait pas de rats...). Si seulement son laboratoire personnel n'était pas en miettes, il aurait pu y trouver ses pois... potions, et expérimenter de nouvelles choses.

Mais voilà, la grande tempête avait tout détruit, et Nicolas était contraint de traîner avec... Thalès. Qui, à n'en pas douter, avait emprunté son nom à un véritable cyantifique – ce n'était pas le cas de Nicolas, évidemment ! Il se demandait ce que que l'on obtiendrait si l'on transmutait leurs deux esprits ensemble. Certainement rien de bon, se dit-il.

« J'alimente... la morgue… hinhin.. vous connaissez l'hôpital ? »

Thalès s'apprêta à décamper, une fois de plus, mais ses paroles retinrent l'attention de Nicolas. Celui-ci s'approcha et posa la main sur l'épaule de son cadet. Pas question de partir tout de suite ! Et puis, ils ne s'étaient pas encore baignés. Nicolas nota qu'il serait utile de prélever un échantillon du contenu de la piscine. Pour plus tard. On ne savait jamais. Sans retirer sa main de l'épaule de Thalès, il entreprit de répondre à sa question. (à son avis, le médecin se mordra les doigts de l'avoir un jour interrogé sur ses connaissances.)

« Si je connais l'hôpital ? Haha, je connais beaucoup de choses, en effet, et l'hôpital en fait partie. Enfin, si nous parlons bien du même hôpital ! Car si c'est le cas, je connais aussi la même morgue. Hihi ! Vous alimentez la morgue, et moi je la vide. C'est drôle, non ? »

Une fois de plus, le savant fou ne prit pas la peine d'expliquer en détails à quoi il faisait allusion – enfin, façon de parler. Si Thalès n'était pas capable de savoir autant de chose que lui, eh bien, tant pis pour lui. Nicolas se demanda à quoi pouvait bien ressembler l'hôpital, désormais. Si jamais il était détruit, lui aussi, Nicolas se félicita d'avoir songé à expérimenter, avant cela, sa transmutation des morts en vivants. De plus, même s'il n'y avait plus d'hôpital, Thalès pourrait toujours alimenter une autre morgue ! (ce métier était fascinant) Ainsi, Nicolas aurait encore plus de sujets d'expérience.

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Ven 22 Aoû - 0:08

« Non… »

Drôle. Drôle… Bordel, non, ce n'était pas drôle. Pas parce que ce type pillait la morgue de Thalès - ce n'était même pas la sienne au passage, mais. Bordel. Ces gens étaient morts. Il les avait lui-même jetés dans ce tas, précipités dans les marches fatales alors qu'ils avaient une vie à vivre. Il les avait tué. Et il recommencerait si un nouveau patient se présentait, il le savait et ne pouvait fuir l'évidence qu'il était devenu un ennemi au même titre que Flamel dont les expériences paraissaient de plus en plus douteuse et dont la morale était absente.

Le faux médecin se retourna et avança d'un pas sec vers son collègue.
« Professeur, j'aimerais… que vous m'aidiez… à transformer cette piscine en cercueil. En tant que cadavre… et ainsi, promis… vous n'aurez.. plus jamais….. jamais... mal à la tête.. d'accord ? »

Le peu d'humanité qui résidait parfois en Thalès le poussait à détester cet être qui était pourtant comme lui. À lui reprocher tous ses crimes alors que, contrairement à lui, l'alchimiste n'avait sacrifié personne. Des deux, qui était vraiment le plus cruel ? Celui qui riait de la mort ou celui qui la provoquait ?

Réponse : celui qui faisait les deux en même temps. Il poussa un rire grave et écorché avant de se cogner la cage thoracique afin de reprendre une respiration normale. Avec sa nouvelle gorge, il ne pouvait pas vraiment se permettre de rire. C'était à peine s'il pouvait parler.

« Mais je me demande… si je ferais… vraiment bien de vous soigner. » souffla-t-il tout bas.

Avec vous, au moins, je me sentirais presque normal. En ne supportant pas votre illogisme, en trouvant votre attitude parfaitement inhumaine, je peux imaginer que tout n'est pas perdu pour moi. C'était sans doute la déclaration d'amitié la plus douteuse et la plus macabre qu'il ait jamais faite. Ou plutôt était-ce une cordiale déclaration de haine, il ne savait pas vraiment. Il désirait continuer à discuter avec quelqu'un de plus détestable que lui, tout en sachant bien que le nombre de victimes de l'élève pouvait dépasser celui du maître. Il ne savait pas et la question le turlupinait atrocement.

Quitte à se coltiner mille anecdotes barbantes, il devait savoir.

« Dites-moi.. professeur.. n'utilisez-vous que.. des cadavres ? Jamais des vivants ? »

Il resta sur place, prêt à entendre la douloureuse - ou la douce, il l'ignorait - vérité. Prêt à regarder la façon dont lui-même réagirait.

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Ven 22 Aoû - 20:18
« Professeur, j'aimerais… que vous m'aidiez… à transformer cette piscine en cercueil. En tant que cadavre… et ainsi, promis… vous n'aurez.. plus jamais….. jamais... mal à la tête.. d'accord ? »

Plus jamais mal à la t... ? En tant que cadavre ? Nicolas porta la main au clou, encore et toujours vissé dans son crâne. Il était certes vieux, mais pas encore mort. Et Thalès voulait l'enterrer vivant ? Non, ce n'était pas le bon moment. Il fallait attendre que le savant fou décède – quoique, la transmutation des morts en vivants avait fonctionné, alors... ça lui disait bien de devenir immortel. Ou du moins, d'être transmuté en vivant à chaque fois qu'il mourrait. Ainsi, le temps ne serait plus un obstacle contre l'acquisition du savoir ultime. Oui, c'était vraiment une bonne solution.

Mais outre ces quelques remarques de moindre importance, Nicolas était plutôt motivé pour la transmutation que Thalès lui proposait. Une piscine en cercueil, il ne l'avait encore jamais fait – c'était l'occasion d'expérimenter de nouvelles choses ! (et puis, il avait un cobaye à y mettre) Il se mit d'ores et déjà à réfléchir aux ingrédients nécessaire à cette transformation ; car oui, il fallait être très minutieux. Si quelque chose tournait mal, la piscine pourrait bien se métamorphoser en quelque chose... d'autre. Pas forcément d'agréable.

« Mais je me demande… si je ferais… vraiment bien de vous soigner.
Hein ? Répétez plus fort, je suis un peu dur d'oreille. »

Pour Thalès, enterrer vif quelqu'un était synonyme de le soigner ? Nicolas avait beau être intelligent, il n'y comprenait plus rien.

« Dites-moi.. professeur.. n'utilisez-vous que.. des cadavres ? Jamais des vivants ?  »

Hahaha, s'il savait ! Nicolas se surprit à rire intérieurement. Thalès se méprenait du tout au tout ! Nicolas « n'utilisait » pas des cadavres. Il les ramenait à la vie. N'était-ce pas merveilleux, tout bien considéré ? Il retirait ces cadavres du royaume des morts. Leur donnait une nouvelle chance de servir la cyance. Et ce, sans pierre philosophale. C'était louable, oui ; personne ne pouvait dire le contraire.

Pour la première fois depuis leur rencontre – et depuis qu'il avait quitté son laboratoire – Nicolas afficha un air sérieux, presque sombre. Comment ce médecin de pacotille, qui n'était bon qu'à envoyer ses patients à la morgue, pouvait-il l'accuser ainsi d'utiliser des cadavres ? Il n'y était pas ! Pas du tout !

« Comment pouvez-vous dire cela de façon si désinvolte ? Si vous voulez tout savoir, je « n'utilise pas » des cadavres. Grâce à ma cyance infinie, j'ai transumuté des morts en vivants ! Et pourtant, on ne peut pas dire que j'aime particulièrement me frotter aux... choses qui bougent. Si j'ai fait cela, c'est uniquement dans le but d'atteindre une cyance plus cyantifique que la Cyance elle-même. Et je leur ai donné une seconde chance... Contrairement à vous. »

Il fit une pause, hésitant à ce qu'il allait dire.

« ... Bon, le résultat n'était pas tout à fait celui escompté (disons que les cadavres ont décidé de se rebeller tout seuls contre moi), mais en soi, ça a marché. Si vous voulez, je vous montrerai, un jour. Il suffira que vous me fournissiez un cadavre bien frais. »

Tentant de rattraper le coup, il se gratta la tête (effleurant le clou par mégarde) et afficha un de ses sourires de savant fou dont il avait le secret. Thalès n'était pas qu'un sale médecin impertinent.

Il était aussi son premier – et seul – élève, ainsi que son fournisseur officiel de cadavres. En d'autres termes, sans lui, Nicolas ne pourrait jamais acquérir toute la cyance du monde.

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Sam 23 Aoû - 14:23
La réponse de Nicolas Flamel fut pour une fois relativement explicite - ouf. Et, pour être honnête, il avait du mal à y croire. Dans un sens, il était connu que ce type racontait n'importe quoi et n'avait finalement jamais réalisé ses fameuses "transmutations" - il avait l'excuse du clou, mais c'était un peu gros à avaler pour être honnête. Flamel pouvait tout à fait mentir, et pourtant Thalès voulait dans un sens que ce soit vrai. On venait plus ou moins de lui annoncer que toutes ses victimes avaient été récupérées et ramenées à la vie dans son dos, tel un revirement scénaristique de mauvais film. Bam, les cadavres du début, en fait ils sont toujours là et vous avez pleuré pour que dalle.

Bon, pour l'instant, la logique l'emportait : à priori, on ne ressuscitait pas les morts comme ça. Le médecin s'était probablement trop laisser rêver et son collègue divaguait.

« ... Bon, le résultat n'était pas tout à fait celui escompté (disons que les cadavres ont décidé de se rebeller tout seuls contre moi), mais en soi, ça a marché. Si vous voulez, je vous montrerai, un jour. Il suffira que vous me fournissiez un cadavre bien frais. »

Di. Va. Guait. Et puis, cette façon de parler d'un cadavre comme on parlerait de poisson frais ou de fruits tout juste sortis du jardin… Thalès était ravi de l'exécrer encore, bien qu'il n'en soit plus à se jeter sur son interlocuteur pour lui faire rentrer dans le crâne que c'était affreux. Il serra simplement les poings en pensant au « Je leur ai donné une seconde chance, contrairement à vous » qui, hélas, était des plus pertinents. D'autant plus que sa part de folie avait en quelque sorte réagi au discours de l'alchimiste, et qu'elle était prête à "soigner" quelqu'un illico.

« Et.. cela ne vous fait.. rien ? » demanda-t-il avec sérieux. Il voulait savoir s'il se tenait en face de quelqu'un qui était complètement fou ou d'un être qui avait juste oublié la notion de "raisonnable". Est-ce qu'il se rendait compte, au moins, de ce qu'impliquait sa découverte ? Ressusciter des morts, si c'était possible, c'était tout simplement, enfin… Quiconque avait de l'amour pour la vie humaine comprenait. Thalès en avait encore.

C'est pourquoi il ne put se retenir une seconde de plus.
« Vous m'intéressez beaucoup.. professeur.. pour une fois. Montrez-moi.. comment vous ressuscitez les morts. »

Il voulait se raccrocher aussi fort que possible à ce mince espoir. S'il était possible de faire ça, alors il n'y aurait plus rien à craindre et Thalès pourrait espérer le revoir..

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Mar 26 Aoû - 13:59
« Et.. cela ne vous fait.. rien ? »

Nicolas partit dans un énième éclat de rire hystérique. À bien y réfléchir, il ne ressentait pas vraiment de compassion pour les cadavres ressuscités – il ne se posait même pas la question. Dans un premier temps, il avait été satisfait de sa transmutation – bien qu'il ne se souvienne pas vraiment de la manière dont il y était parvenu, mais bon, c'était sans doute la faute du clou... Cependant, quand les cadavres avaient failli l'étouffer sous leur poids, c'était totalement autre chose. Décidément... Nicolas horripilait les vivants. Surtout quand ils se déplaçaient en masse.

« Bien sûr que si, cela me fait quelque chose ! À chaque fois, j'ai le sentiment de me rapprocher un peu plus du savoir ultime. C'est l'essentiel. »

Il avait plus ou moins conscience de l'effet qu'allaient avoir ses paroles sur Thalès (il était peut-être sénile, mais pas totalement idiot) et ce n'était pas pour lui déplaire. Ha ha ha ! Il fallait vraiment être crédule pour penser que Nicolas était asocial à ce point : si c'était le cas, que faisait-il présentement avec Thalès ? Il lui suffirait de le transmuter en mort afin de s'en débarrasser. Et ça, pour le coup, c'était vraiment facile. Et ça ne nécessitait pas de fioles ou autres mixtures d'alchimiste.

« Vous m'intéressez beaucoup.. professeur.. pour une fois. Montrez-moi.. comment vous ressuscitez les morts. »

Enfin ! Ce n'était pas trop tôt. Celle-là, Nicolas l'attendait depuis un moment. Il lui fallait un remplisseur de morgue officiel, et Thalès semblait tout désigné pour cela...

« Formidable ! Bon, en ce qui me concerne, je n'ai pas de corps sous la main (mort, bien entendu), et à moins que vous n'offriez le vôtre à la cyance, il va falloir s'en procurer un. Que diriez-vous de devenir mon fournisseur attitré ? »

À ces mots, Nicolas partit dans un énième rire de savant fou (on ne peut plus flippant). Il attrapa Thalès par la manche quitta la piscine. Prochaine objectif : dénicher un corps sans vie.


Ou tuer quelqu'un.

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